Le bicéphalisme généré par le statut Joxe de 1991 se veut par nature déséquilibré en termes de responsabilités, le président de l’exécutif assumant la charge administrative lorsque celui de l’Assemblée dirige les débats. En conséquence, sa tribune se prête davantage à la réalisation d’opérations médiatiques. Ce n’est pas propre à cette majorité, cette situation s’est déjà vérifiée dans le passé. Des opérations médiatiques qui sont relayées dans le discours d’ouverture puis souvent, par la présentation et le vote de motions en fin de séance.
Ce fut le cas pour commencer de la question des migrants où le Président Talamoni a engagé sa majorité en faveur de l’accueil de l’Aquarius et des 629 réfugiés qui étaient à bord. Bien sûr que cette question pose un problème de conscience, mais elle pose aussi un problème de responsabilité.
Pourtant, il tombe sous le sens que la Corse ne dispose ni des moyens ni des prérogatives pour accueillir sur son sol des centaines de migrants. Dépourvus de centres d’accueil, de structures d’hébergement et de soins, nous ne pouvons rien leur promettre d’autre que de s’échouer sur une autre rive.
On ne peut pas se contenter de faire accoster un navire dans un port insulaire pour du ravitaillement ou des opérations de secours. Les dispositions internationales en matière d’accueil de réfugiés imposent de les accueillir et de trouver des hébergements. L’exemple de Belgodère, qui est très bien, concerne une famille, pas d’un navire dont tous les occupants devront être pris en charge à tous les niveaux, y compris administrativement pour la formulation d’autant de demandes d’asile.
Rien qu’en ressources humaines, nos marges de manœuvre sont très faibles. Pour l’Aquarius à Valence, il a fallu 1300 secouristes dont 300 traducteurs. Nous n’en disposons pas.
Le risque d’instrumentalisation de la misère et de la détresse nous a conduit à ne pas voter ce texte proposé par Jean-Charles Orsucci avec le soutien de la majorité nationaliste.
Toujours dans le registre des « coups médiatiques » qui se répercutent sur le climat politique et sur les travaux de notre Assemblée, on retrouve la décision du Président Talamoni de ne pas participer à la réunion conclusive prévue à Paris par le Premier Ministre sur l’avenir de la Corse et les besoins de la Collectivité unique à l’issue des divers déplacements ministériels.
Son absence se traduira nécessairement par un déficit démocratique puisqu’à travers son président, c’était bien l’Assemblée de Corse dans sa diversité qui était conviée. Il est inconcevable que l’organe délibérant, matrice de la vie politique corse représentant toutes les sensibilités insulaires, ne prenne pas part aux travaux suite à une décision de son président.
Enfin, la question des prisonniers qui s’inscrit dans le droit fil de l’actualité des procès qui se sont tenus en présence du Président Talamoni, et qui s’est traduite par une énième motion que notre groupe ne pouvait raisonnablement pas voter en l’état puisque nous ne partageons pas la notion de prisonnier politique. Il n’y a pas de prisonnier d’opinion en France, ni en Europe. C’est même officiellement reconnu par Amnesty International qui est une référence souvent utilisée par les nationalistes. Les personnes poursuivies et incarcérées le sont pour des faits de droit commun et des infractions à la loi manifestes, et non pour leurs idées politiques.
Ceci étant dit, la détention sur le continent est une « double peine » infligée aux familles qui doivent déployer des moyens colossaux pour entretenir des relations avec un parent incarcéré, en termes de déplacement, d’hébergement, ... Une « double peine » qui concerne tous les détenus, quelles que soient les raisons de leur incarcération et qu’il faut résoudre en procédant au rapprochement dans un établissement pénitentiaire insulaire.
Cette fois-ci, le Président n’a pas abusé du fait majoritaire et a fait preuve de subtilité dans le vote de notre amendement visant à dépasser la notion de prisonnier politique pour demander le rapprochement de tous les détenus. En ne participant au vote, la majorité a laissé passer l’amendement. La motion amendée, devenue raisonnable, s’est retrouvée in fine unanime.
L’opinion, après des semaines de procès et de communication, ne retiendra peut-être pas la mesure du dispositif final, mais plutôt ce qui lui a été asséné en amont. Elle ne retiendra pas non plus la motion que notre groupe a défendu sur les déchets, pourtant fruit d’un travail d’expertise et apportant une réponse globale et pragmatique, que la majorité a rejeté et qualifié en commission, à la veille d’une crise sans précédent, de débat « obsolète » sur un texte « fourre-tout ». Priorité non priorisée.
Autant d’exemples et d’éléments qui témoignent du rôle politique prépondérant joué par la présidence de l’Assemblé de Corse lorsque celui qui en est dépositaire s’astreint à user voire abuser de cette tribune dont découle l’actualité et une partie – la plus politique – des sessions de l’Assemblée de Corse. Sa fonction tribunitienne ne nécessite même pas de concrétisation, ni d’avancée. Elle se nourrit des médias autant qu’elle les nourrit dans une boulimie de buzz et d’opérations médiatiques. Le coup d’éclat est permanent.
Ce fut le cas pour commencer de la question des migrants où le Président Talamoni a engagé sa majorité en faveur de l’accueil de l’Aquarius et des 629 réfugiés qui étaient à bord. Bien sûr que cette question pose un problème de conscience, mais elle pose aussi un problème de responsabilité.
Pourtant, il tombe sous le sens que la Corse ne dispose ni des moyens ni des prérogatives pour accueillir sur son sol des centaines de migrants. Dépourvus de centres d’accueil, de structures d’hébergement et de soins, nous ne pouvons rien leur promettre d’autre que de s’échouer sur une autre rive.
On ne peut pas se contenter de faire accoster un navire dans un port insulaire pour du ravitaillement ou des opérations de secours. Les dispositions internationales en matière d’accueil de réfugiés imposent de les accueillir et de trouver des hébergements. L’exemple de Belgodère, qui est très bien, concerne une famille, pas d’un navire dont tous les occupants devront être pris en charge à tous les niveaux, y compris administrativement pour la formulation d’autant de demandes d’asile.
Rien qu’en ressources humaines, nos marges de manœuvre sont très faibles. Pour l’Aquarius à Valence, il a fallu 1300 secouristes dont 300 traducteurs. Nous n’en disposons pas.
Le risque d’instrumentalisation de la misère et de la détresse nous a conduit à ne pas voter ce texte proposé par Jean-Charles Orsucci avec le soutien de la majorité nationaliste.
Toujours dans le registre des « coups médiatiques » qui se répercutent sur le climat politique et sur les travaux de notre Assemblée, on retrouve la décision du Président Talamoni de ne pas participer à la réunion conclusive prévue à Paris par le Premier Ministre sur l’avenir de la Corse et les besoins de la Collectivité unique à l’issue des divers déplacements ministériels.
Son absence se traduira nécessairement par un déficit démocratique puisqu’à travers son président, c’était bien l’Assemblée de Corse dans sa diversité qui était conviée. Il est inconcevable que l’organe délibérant, matrice de la vie politique corse représentant toutes les sensibilités insulaires, ne prenne pas part aux travaux suite à une décision de son président.
Enfin, la question des prisonniers qui s’inscrit dans le droit fil de l’actualité des procès qui se sont tenus en présence du Président Talamoni, et qui s’est traduite par une énième motion que notre groupe ne pouvait raisonnablement pas voter en l’état puisque nous ne partageons pas la notion de prisonnier politique. Il n’y a pas de prisonnier d’opinion en France, ni en Europe. C’est même officiellement reconnu par Amnesty International qui est une référence souvent utilisée par les nationalistes. Les personnes poursuivies et incarcérées le sont pour des faits de droit commun et des infractions à la loi manifestes, et non pour leurs idées politiques.
Ceci étant dit, la détention sur le continent est une « double peine » infligée aux familles qui doivent déployer des moyens colossaux pour entretenir des relations avec un parent incarcéré, en termes de déplacement, d’hébergement, ... Une « double peine » qui concerne tous les détenus, quelles que soient les raisons de leur incarcération et qu’il faut résoudre en procédant au rapprochement dans un établissement pénitentiaire insulaire.
Cette fois-ci, le Président n’a pas abusé du fait majoritaire et a fait preuve de subtilité dans le vote de notre amendement visant à dépasser la notion de prisonnier politique pour demander le rapprochement de tous les détenus. En ne participant au vote, la majorité a laissé passer l’amendement. La motion amendée, devenue raisonnable, s’est retrouvée in fine unanime.
L’opinion, après des semaines de procès et de communication, ne retiendra peut-être pas la mesure du dispositif final, mais plutôt ce qui lui a été asséné en amont. Elle ne retiendra pas non plus la motion que notre groupe a défendu sur les déchets, pourtant fruit d’un travail d’expertise et apportant une réponse globale et pragmatique, que la majorité a rejeté et qualifié en commission, à la veille d’une crise sans précédent, de débat « obsolète » sur un texte « fourre-tout ». Priorité non priorisée.
Autant d’exemples et d’éléments qui témoignent du rôle politique prépondérant joué par la présidence de l’Assemblé de Corse lorsque celui qui en est dépositaire s’astreint à user voire abuser de cette tribune dont découle l’actualité et une partie – la plus politique – des sessions de l’Assemblée de Corse. Sa fonction tribunitienne ne nécessite même pas de concrétisation, ni d’avancée. Elle se nourrit des médias autant qu’elle les nourrit dans une boulimie de buzz et d’opérations médiatiques. Le coup d’éclat est permanent.