La majorité nationaliste poursuit sa mandature sur le registre providentiel selon lequel les mandatures dites « clanistes » ont échoué, et que son avènement salutaire permettra de nous sortir de l’ornière. Dans cette logique, la session d’octobre a une fois de plus montré du doigt les boucs émissaires.
A l’occasion de la présentation du plan de bassin, un document structurant et bien ficelé au demeurant, de nature purement scientifique, il a fallu que des membres de la majorité mettent en cause en commission les maires et les agriculteurs comme étant en partie responsables des inondations comme celles rencontrées dans le Fium’Alto mi-octobre, les maires étant accusés d’autoriser sciemment des constructions dans les lits des rivières pour accroître leur démographie et leur électorat, et les agriculteurs de détruire ces mêmes lits lorsqu’ils sont tenus par la Loi de les entretenir.
Concernant le Budget Supplémentaire, pas de retour en arrière ce coup-ci. I capri espiatori parenu menu castigati… Ce qui peut s’expliquer par la présentation d’un excédent de clôture d’environ 45 millions d’euros dont 24 millions proviennent des deux anciens départements.
Cavallo aussi a été l’occasion de désigner des coupables dans le camp adverse. Lorsque l’on reconstitue l’histoire de cette île, c’est assez cocasse de voir les nationalistes exonérés de toute responsabilité. A ce jour, la préemption de la parcelle concernée ne ferait pas débat si elle ne recouvrait pas un commerce qui aurait pu être distingué du reste du terrain dans un souci de sécurité juridique et financière pour notre collectivité.
Enfin, rapport clef, celui de la gestion des déchets concernant lequel nous ne pouvons que regretter la vision dogmatique de l’exécutif.
Pour reprendre les grandes tendances, l’enfouissement (ordures ménagères non triés + tout venant des recycleries non valorisable) représente grosso modo 164 000 tonnes, soit 74% ; lorsque la valorisation représente 59 000 tonnes, soit 26%, dont 20 000 tonnes (9%) pour le tri à la source, et 39 000 tonnes (17%) pour les recycleries (hors tout venant enfoui).
La définition des ambitions stratégiques incombe à l’Assemblée de Corse, la collecte aux intercommunalités et le traitement au SYVADEC. Des partenariats ignorés par l’Exécutif qui n’a pas tenu compte des préconisations des différents acteurs sur lesquels repose pourtant l’opérationnalité du plan déchets ; des acteurs qui voient leurs missions croître sans accompagnement financier ; et surtout des acteurs qui seront vite montrés du doigt (encore !) en cas d’échecs ou de difficultés d’application du plan.
Le coût financier de la gestion des déchets est autant tu qu’il est conséquent. Au cours de la dernière décennie, 67 millions d’euros ont été investis pour la gestion des déchets en Corse, dont 39 M€ par l’ADEME (58%) et 28 M€ par l’OEC (42%).
Le tri à la source, le surtri, le compostage voire la méthanisation font l’unanimité, majorité et opposition confondues, sachant que l’adhésion à la méthanisation des fermentescibles est récente du côté de la majorité puisque la présidente de la commission du développement contestait le procédé en juin dernier alors même que nous le retrouvions à la lecture du plan adopté ces jours-ci.
Au-delà, on sait que l’exécutif veut continuer à enfouir en disant que les tonnages baisseront si on trie plus. Pourtant, il y a et y aura toujours du résiduel quel que soit le niveau optimal de tri. Vue la fermeture de 3 CET sur 4, l’exécutif cherche de nouveaux sites pour faire ce qu’il appelle du stockage, autrement dit de l’enfouissement et, en attendant la mise en œuvre opérationnelle d’un nouveau CET, l’export des tonnes en surplus après mise en balle, au coût de 250 euros la tonne, pour aller faire incinérer nos déchets dans le « pays ami ».
L’export et l’enfouissement sont les pires solutions si on s’en tient à la classification hiérarchisée de la directive européenne de mai 2018, avec ce que cela induit en pollution des sols comme des eaux, et en termes de coûts de transport.
C’est dans ce contexte que notre groupe avait proposé une motion combinant des solutions cumulatives : accentuation du tri, unités de surtri et de méthanisation, implantation de plateformes de déballage dans les grandes surfaces ; jusqu’au lancement d’une étude sur l’opportunité et la faisabilité d’une unité de valorisation thermique pour le traitement des déchets non organiques et non recyclables.
C’est surtout contre ce dernier point que la majorité a ancré sa vision dogmatique. Sans être pleinement acquis à l’idée qu’une unité de valorisation thermique constitue une impérieuse nécessité, nous considérons que nous ne pouvons pas l’exclure par principe si elle peut permettre à la Corse de transformer un handicap, les déchets ménagers, en atout par la production d’énergie à partir de la valorisation de ces mêmes déchets. Nous disons simplement que l’ampleur de l’enjeu mérite que l’on s’y penche sans œillères en étudiant de façon dépolitisée ce qu’implique la vitrification, la pyrogazéification, etc… des points de vue juridique, écologique, économique et sanitaire.
La seule évocation d’une étude, constitue un tabou de la part de la majorité, arguant que les usagers trieront moins si la Corse est dotée d’une unité de valorisation qu’il faudrait beaucoup plus de déchets pour alimenter et rentabiliser la « bête ». Or, de nos jours, il existe des unités adaptables. Bref, leur positionnement est avant tout politico-dogmatique et prend un tournant stérile lorsque l’exécutif cherche à faire diversion en distillant une fois de plus dans les esprits sa propre déresponsabilisation : la crise des déchets étant présentée comme la conséquence des choix des mandatures antérieures, et la perspective d’unités de valorisation comme l’émanation d’élus tenus par des lobbies industriels pro-incinération…
D’une mise en cause à l’autre, on en oublierait presque la part de responsabilité des nationalistes, avant et après 2015, concernant la politique des déchets en Corse. La virginité médiatique dont ils bénéficient sur ce sujet ne pourra pourtant pas les exonérer des choix - ou plutôt des non choix - opérés qui restent pleinement les leurs à la lecture politique des votes émis sur ce plan qui ne recueille pas d’adhésion au-delà de la majorité.
A l’occasion de la présentation du plan de bassin, un document structurant et bien ficelé au demeurant, de nature purement scientifique, il a fallu que des membres de la majorité mettent en cause en commission les maires et les agriculteurs comme étant en partie responsables des inondations comme celles rencontrées dans le Fium’Alto mi-octobre, les maires étant accusés d’autoriser sciemment des constructions dans les lits des rivières pour accroître leur démographie et leur électorat, et les agriculteurs de détruire ces mêmes lits lorsqu’ils sont tenus par la Loi de les entretenir.
Concernant le Budget Supplémentaire, pas de retour en arrière ce coup-ci. I capri espiatori parenu menu castigati… Ce qui peut s’expliquer par la présentation d’un excédent de clôture d’environ 45 millions d’euros dont 24 millions proviennent des deux anciens départements.
Cavallo aussi a été l’occasion de désigner des coupables dans le camp adverse. Lorsque l’on reconstitue l’histoire de cette île, c’est assez cocasse de voir les nationalistes exonérés de toute responsabilité. A ce jour, la préemption de la parcelle concernée ne ferait pas débat si elle ne recouvrait pas un commerce qui aurait pu être distingué du reste du terrain dans un souci de sécurité juridique et financière pour notre collectivité.
Enfin, rapport clef, celui de la gestion des déchets concernant lequel nous ne pouvons que regretter la vision dogmatique de l’exécutif.
Pour reprendre les grandes tendances, l’enfouissement (ordures ménagères non triés + tout venant des recycleries non valorisable) représente grosso modo 164 000 tonnes, soit 74% ; lorsque la valorisation représente 59 000 tonnes, soit 26%, dont 20 000 tonnes (9%) pour le tri à la source, et 39 000 tonnes (17%) pour les recycleries (hors tout venant enfoui).
La définition des ambitions stratégiques incombe à l’Assemblée de Corse, la collecte aux intercommunalités et le traitement au SYVADEC. Des partenariats ignorés par l’Exécutif qui n’a pas tenu compte des préconisations des différents acteurs sur lesquels repose pourtant l’opérationnalité du plan déchets ; des acteurs qui voient leurs missions croître sans accompagnement financier ; et surtout des acteurs qui seront vite montrés du doigt (encore !) en cas d’échecs ou de difficultés d’application du plan.
Le coût financier de la gestion des déchets est autant tu qu’il est conséquent. Au cours de la dernière décennie, 67 millions d’euros ont été investis pour la gestion des déchets en Corse, dont 39 M€ par l’ADEME (58%) et 28 M€ par l’OEC (42%).
Le tri à la source, le surtri, le compostage voire la méthanisation font l’unanimité, majorité et opposition confondues, sachant que l’adhésion à la méthanisation des fermentescibles est récente du côté de la majorité puisque la présidente de la commission du développement contestait le procédé en juin dernier alors même que nous le retrouvions à la lecture du plan adopté ces jours-ci.
Au-delà, on sait que l’exécutif veut continuer à enfouir en disant que les tonnages baisseront si on trie plus. Pourtant, il y a et y aura toujours du résiduel quel que soit le niveau optimal de tri. Vue la fermeture de 3 CET sur 4, l’exécutif cherche de nouveaux sites pour faire ce qu’il appelle du stockage, autrement dit de l’enfouissement et, en attendant la mise en œuvre opérationnelle d’un nouveau CET, l’export des tonnes en surplus après mise en balle, au coût de 250 euros la tonne, pour aller faire incinérer nos déchets dans le « pays ami ».
L’export et l’enfouissement sont les pires solutions si on s’en tient à la classification hiérarchisée de la directive européenne de mai 2018, avec ce que cela induit en pollution des sols comme des eaux, et en termes de coûts de transport.
C’est dans ce contexte que notre groupe avait proposé une motion combinant des solutions cumulatives : accentuation du tri, unités de surtri et de méthanisation, implantation de plateformes de déballage dans les grandes surfaces ; jusqu’au lancement d’une étude sur l’opportunité et la faisabilité d’une unité de valorisation thermique pour le traitement des déchets non organiques et non recyclables.
C’est surtout contre ce dernier point que la majorité a ancré sa vision dogmatique. Sans être pleinement acquis à l’idée qu’une unité de valorisation thermique constitue une impérieuse nécessité, nous considérons que nous ne pouvons pas l’exclure par principe si elle peut permettre à la Corse de transformer un handicap, les déchets ménagers, en atout par la production d’énergie à partir de la valorisation de ces mêmes déchets. Nous disons simplement que l’ampleur de l’enjeu mérite que l’on s’y penche sans œillères en étudiant de façon dépolitisée ce qu’implique la vitrification, la pyrogazéification, etc… des points de vue juridique, écologique, économique et sanitaire.
La seule évocation d’une étude, constitue un tabou de la part de la majorité, arguant que les usagers trieront moins si la Corse est dotée d’une unité de valorisation qu’il faudrait beaucoup plus de déchets pour alimenter et rentabiliser la « bête ». Or, de nos jours, il existe des unités adaptables. Bref, leur positionnement est avant tout politico-dogmatique et prend un tournant stérile lorsque l’exécutif cherche à faire diversion en distillant une fois de plus dans les esprits sa propre déresponsabilisation : la crise des déchets étant présentée comme la conséquence des choix des mandatures antérieures, et la perspective d’unités de valorisation comme l’émanation d’élus tenus par des lobbies industriels pro-incinération…
D’une mise en cause à l’autre, on en oublierait presque la part de responsabilité des nationalistes, avant et après 2015, concernant la politique des déchets en Corse. La virginité médiatique dont ils bénéficient sur ce sujet ne pourra pourtant pas les exonérer des choix - ou plutôt des non choix - opérés qui restent pleinement les leurs à la lecture politique des votes émis sur ce plan qui ne recueille pas d’adhésion au-delà de la majorité.