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Discorsu di u 28 d'uttobre - sessione publica


Discours de Marie-Antoinette Maupertuis*, Présidente de l'Assemblée de Corse, prononcé au cours de la session ordinaire du 28 octobre



O sgiò Presidente
Signore è signori i cunsiglieri esecutivi
Signore è signori i cunsiglieri di l’Assemblea di Corsica
 
Cari amichi,
Aveti oghje i vostri frisgiuletti rosuli azzincati à e vostre veste. Ghjè chì participemu è sustenimu l’azzione « uttobre rosulu ». Octobre rose, urganizatu da l’associi di lotta contra u cancheru di u pettu. Pensemu à tutte ste donne tocche da a malatia, ma dinò à tutti quelli chì l’aiutanu.
Vogliu lampà una chjama à e donne chì st’ultimi mesi, per via di a crisa sanitaria, ùn anu micca fattu u so cuntrollu medicu. I duttori a ci anu dettu, sò parechje. Ghjè un prublema persunale è di sicuru di salute publica.
L’actualité du mois d’octobre a été très dense, ponctuée par de tristes nouvelles avec le décès de Petru Guelfucci, ceux du Professeur Jean-François Renucci et de Pierre Timo Pieri dont nous avons honoré la mémoire lors de la dernière séance, mais aussi celle d’André Vallat, ancien président de la chambre régionale des comptes et du Girtec.
Mais il est aussi teinté de lueurs d’espoir, en tout cas jusqu’à hier soir.

 
Le 14 octobre, le Sénat a adopté la loi Castellani relative au gel des matchs de foot le 5 mai. Nous étions avec les associations, les députés, et de nombreux Corses dont le sénateur Panunzi, aux côtés du Sénateur Paulu Santu Parigi qui l’a inscrite à l’ordre du jour et défendue au Palais du Luxembourg.
Cette victoire est le résultat du travail, long et difficile, mené par le collectif des victimes du 5 mai 1992 qui, pendant près de 30 ans n’a cessé de se battre pour la reconnaissance de ce drame, et pour le devoir de mémoire.
Je souhaite aujourd’hui leur rendre hommage, d’abord pour leur courage, opiniâtreté, en espérant que ces familles trouvent désormais un peu de paix.

Il faut qu’elles sachent aussi que nous n’oublierons jamais ni le drame, ni les victimes du 5 mai 1992.La semaine dernière, l’Assemblée de Corse s’est réunie en séance extraordinaire pour demander le rapprochement des prisonniers politiques corses. Nous avons demandé à l’unanimité, à travers une résolution solennelle, le rapprochement. Pour la première fois de l’histoire de cette assemblée, étaient présents pour y apporter leur soutien de nombreux élus et anciens élus de tous bords politiques.
C’était un moment fort. Un moment solennel et grave auquel nous avons assisté, mais aussi une démonstration que malgré nos différences, nos divergences de vues, politiques, idéologiques, nous, élus de cette Assemblée nous savons nous mobiliser face à l’injustice caractérisée et en l’occurrence incompréhensible. La concorde, que j’appelais de mes vœux le 1er juillet dernier, a fonctionné et c’est de bon augure.

Je veux voir aussi de l’espoir dans la candidature Bastia Corsica 2028, pour l’obtention du prestigieux label de capitale européenne de la culture. S’il est obtenu par Bastia, cela fera rayonner toute notre île en Méditerranée et en Europe. Conçue comme un challenge collectif et inclusif pour toute la Corse, elle s’appuie sur une consultation citoyenne baptisée « La Fabrique du projet » qui doit permettre aux professionnels, aux associations culturelles, puis à chaque Corse de livrer leurs idées et faire de cette candidature une réussite collective pour toute l’île. J’appelle de mes vœux, comme beaucoup d’entre vous, que cette campagne soit un succès total et vous invite ardemment à signer le manifeste en ligne.

Pour parler encore d’avenir, et nous en débattrons tout à l’heure, la Professeure de droit Public Wanda Mastor a remis un rapport sur l’évolution institutionnelle de la Collectivité de Corse et de l’Assemblée de Corse en particulier. Un certain nombre de propositions fortes sont faites pour mieux recueillir les aspirations du peuple corse, renforcer la transparence de notre institution et mettre en perspective nos attentes respectives, quelles que soient nos options politiques, celles de l’opposition en particulier.
Pour cela, ce rapport propose notamment de s’appuyer sur le comité d’évaluation des politiques publiques mais aussi sur les organes consultatifs comme le CESEC, l’Assemblea di a Giuventù et la Chambre des Territoires.
C’est d’ailleurs jeudi dernier que j’ai présidé, avec bonheur, l’Assemblea di a Giuventù. J’y ai trouvé les représentants de notre jeunesse porteurs d’idées, de questions pertinentes, de projets. Des jeunes très investis, respectueux de l’autre, des institutions et, je dois bien le dire, de la ponctualité !

Cette session était comme vous le savez, la dernière de cette mandature de l’Assemblea di a Giuventù. Et dimanche a pris fin la campagne de candidatures pour celle à venir. Je suis heureuse de vous annoncer que nous avons reçu un nombre de dossiers record, pratiquement une centaine et que nous pourrons une fois encore, j’en suis convaincue, compter sur cette Assemblée des jeunes pour stimuler, dépoussiérer notre débat politique et surtout nos vieilles habitudes.
Ghjè vera chì, a ghjuventù, dipoi à quaranta anni scuzzuleghja a sucetà corsa à traversu à l’Università di Corsica. Marti avemu festighjatu u so anniversariu. « L’Università hè digià una storia ma sempre un avvene » è li preghemu longa vita è assai successi !
Cette jeunesse, nous devons lui garantir des lendemains les plus sereins possibles, nous nous y sommes engagés et nous nous efforçons de le faire, ici dans l’hémicycle, en abordant les problèmes les plus sensibles de notre société et qui conditionnent bien évidemment leur avenir.

En préparation d’une séance extraordinaire de l’Assemblée de Corse sur les dérives mafieuses ou pré-mafieuses dans notre île, nous menons une large consultation dans le but de proposer des réponses proportionnées et adaptées à ce problème majeur.
Alors que l’Etat a systématiquement refusé de prendre part à cette consultation, nous avons appris, une fois n’est pas coutume, par voie de presse, samedi 23 octobre, que la JIRS de Marseille avait fait parvenir au ministère de l’intérieur un rapport confidentiel, objectivant un « système mafieux » en Corse.

Nous avons demandé, le Président du conseil exécutif et moi-même à ce que ce rapport soit rendu public afin que nous puissions en tenir compte lors de nos travaux.
Pourtant, à ce jour l’Etat est resté muet sur notre demande et nous restons dans l’incompréhension face à cette habitude qui consiste à ignorer avec persistance les élus et dirigeants démocratiquement élus de notre île.
J’exprime ici mon souhait que l’Etat et ses représentants changent de position au plus tôt. Pour la Corse, pour nous les Corses et nos enfants, qui sommes trop souvent les premiers concernés et les derniers considérés.

A ringrazià vi.
 

* Seul le prononcé fait foi

Rédigé le Jeudi 28 Octobre 2021 modifié le Jeudi 28 Octobre 2021

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