Assemblea di Corsica
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Discorsu di u 16 di dicembre - sessione publica


Discours de Marie-Antoinette Maupertuis*, Présidente de l'Assemblée de Corse, prononcé au cours de la session extraordinaire du 16 décembre



Sgiò Presidente di l’esecutivu,
Signore è signori cunsiglieri esecutivi
Signore è signori i cunsiglieri à l’Assemblea di Corsica.
Care tutte, cari tutti.
 
Prima di tuttu, vulerebbe chè no fessimu un minutu di silenziu pà Anne ALESSANDRI è Fanfan DOMINICI.
 
Fanfan Dominici en 1997 a relevé le défi de remettre la CADEC sur les rails. Il a présidé à la nouvelle destinée de cette institution essentielle au bon développement économique de la Corse jusqu’en 2016, date à laquelle Alexandre VINCIGUERRA avait pris sa relève.
Nous avons tous manifesté notre soutien à sa famille. Je sais aussi à quel point ce décès a marqué Monsieur MARCANGELI et les élus de la CAPA et de la région Ajaccienne où il était impliqué et aimé.
Nous garderons en mémoire la détermination, le grand professionnalisme et le travail immense d’Anne ALESSANDRI, qui ont permis de constituer en Corse un fond d’art contemporain exceptionnel. Egon Schiele disait : « L’art ne peut pas être moderne, l’art est éternel. » Anne aura offert à la Corse une part d’éternité.
Nous avons bien-sûr une pensée pour sa famille nous n’oublions pas, bien-sûr ses collaborateurs et collaboratrices directs ayant travaillé avec elle au rayonnement de l’Art Contemporain en Corse.
 
Depuis notre dernière session, l’actualité politique a été très dense.
Jeudi 9 décembre, vous le savez, nous étions à Paris, avec le Président de l’exécutif, le collectif de défense des prisonniers, les présidents de groupes de l’Assemblea di Corsica, pour défendre auprès de la représentation nationale la résolution solennelle votée dans cet hémicycle le 22 octobre dernier relative au rapprochement de Pierre ALESSANDRI, Alain FERRANDI et Yvan COLONNA.
Nous avons rencontré tour à tour des présidents et des membres des différents groupes politiques du Palais Bourbon qui se sont tous, sans exception, montrés très sensibles tant à la non-application évidente du droit français qu’au sort des justiciables et aux conséquences pour leurs familles.
Ces échanges nous ont permis de confirmer une chose : nous sommes plus que jamais du côté de la justice, du côté du droit et du côté de la démocratie. 
Tout démocrate, tout défenseur de l’application du droit, a le devoir aujourd’hui de s’engager à nos côtés pour demander la levée du statut de DPS avant le 31 décembre prochain, car ce statut n’est autre que le dernier stratagème trouvé pour empêcher que ces hommes ne rentrent à Borgu. J’appelle donc à nouveau tous les députés, y compris ceux de la majorité gouvernementale, à nous soutenir au nom du respect de la loi.
Je tiens à remercier Jean-Jacques FERRARA qui était à nos côtés. Je remercie bien-sûr tous les parlementaires qui nous ont écoutés et qui parmi les obédiences politiques les plus diverses nous ont affirmé leur soutien. Un grand merci bien-sûr aux députés nationalistes et leurs collaborateurs pour leur travail de préparation. Cela montre bien que l’opiniâtreté du collectif Unità Stratègica et le travail que nous avons réalisé ici tous ensemble n’est pas sans effet. Pour autant le temps presse et rien ne garantit aujourd’hui que le gouvernement donnera un avis favorable avant la fin de ce mois.

Notre discours porte car c’est un discours crédible et, surtout, de vérité, à l’instar de celui d’ailleurs que nous avons tenu, sans qu’il n’y ait lieu de faire comparaison, sur l’affaire dite de la Corsica Ferries. En effet, l’Etat abonde dans notre sens en ajoutant 50 millions d’euros au PTIC pour prendre en charge une partie de l’amende. Il reconnaît donc à demi-mots et par un subterfuge financier dont il a seul le secret, que nous avions raison et que cette dette est en grande partie la sienne.
Eloignée géographiquement mais proche dans ses aspirations à l’autodétermination, la Kanaky a connu il y a quelques jours un simulacre de referendum dont le résultat semble satisfaire l’Elysée. L’avenir de l’archipel dans toutes ses composantes politiques et sociales ne saurait pourtant se résumer au résultat d’un referendum que ne reconnaît pas le peuple Kanak. Je souhaite lui apporter ici tout mon soutien. Accepter le résultat de ce referendum revient à nier l’existence de ce peuple et fait peser une hypothèque lourde sur les équilibres sociaux et politiques de la Kanaky.
Concomitamment, la Guadeloupe, la Martinique et les Outre-Mers ont connu des émeutes violentes, portant de nouveau aux yeux de la métropole les inégalités sociales sidérantes dont leurs populations sont victimes. Nous avons tous vu passer sur les réseaux sociaux notamment, les écarts scandaleux de prix entre l’Outre-Mer et la métropole.
C’est un problème que nous connaissons aussi, dans d’autres proportions en Corse où la vie est bien plus chère que sur le continent. Nous en avions débattu au moment des conférences sur les coûts du carburant et le prix des biens de consommation courante en 2019, mais la crise est passée par là et l’inflation actuelle pèse d’autant plus sur les coûts de production de nos TPE, sur les salariés, encore davantage sur les plus familles les plus précaires.
J’ai échangé à ce propos hier avec les élus communistes que j’ai reçus et je salue le Président BUCCHINI qui était le 4 décembre encore devant les grilles de la Préfecture pour dénoncer la perte du pouvoir d’achat des Corses.
Pour donner suite à l’expression intense et légitime du malaise ultramarin ; à cette révolte qui gronde depuis des années sans être entendue ; la Guadeloupe obtient de son ministre de tutelle que la question de son autonomie soit, je cite, « évoquée ».
Proposer au pied levé, avec une mansuétude presque sincère, l’autonomie à la Guadeloupe alors que la revendication d’origine est essentiellement d’ordre économique et sociale, en tout cas dans les dernières semaines, relève à mon sens du pur sophisme.
Stratagèmes, subterfuges, simulacres, sophismes. S’agit-il ici des piliers méthodologiques sur lesquels le gouvernement actuel souhaite fonder une politique de développement équilibré en faveur des territoires insulaires et ultramarins dans un contexte de Covid. Un contexte économique, social et sanitaire difficile mais aussi d’enjeux écologiques et environnementaux centraux dans les années à venir ?
Le gouvernement doit impérativement clarifier sa position sur l’autonomie et l’autodétermination de nos territoires à l’heure où les députés débattent autour de la loi 3DS qui a bien du mal à convaincre, y compris parmi les élus des régions métropolitaines.
Per contu nostru, à l’assemblea di Corsica, cuntinuemu à travaglià inde a cumissione di e cumpetenze legislative è di l’evoluzione instituzionale. Sottu a presidenza di Romain Colonna a cumissione s’hè addunita lundi scorsu per stà a sente a Professora Wanda Mastor chì ci hà prisintatu u so rapportu cummandatu dà l’esecutivu.  Les débats s’amorcent très positivement par une approche transpartisane et multidimensionnelle de la notion d’autonomie qui ne manquera pas d’ailleurs de s’enrichir dans les semaines qui viennent.
 
Enfin, je conclurai sur deux points :
Tout d’abord, je souhaite saluer l’arrivée du nouveau recteur, le Professeur Jean-Christophe AGRESTI, qui est chancelier des universités et pour ma part un collègue. Je souhaite aussi saluer la professeure BENETTI qui quittera bientôt son poste de rectrice de Corse et à laquelle je souhaite le meilleur pour la suite de sa carrière.
Et puis, en rappelant que mardi, l’Assemblea di a Giuventù a été installée. Elle compte désormais 5 groupes politiques : trois groupes nationalistes, un groupe de droite et pour la première fois depuis sa création, un groupe de gauche et écologiste. Je me félicite et avec le jury qui a travaillé avec moi de cette diversité d’opinions qui j’en suis sûre apportera beaucoup à nos débats et fera entendre non pas la voix, mais les voix de la jeunesse insulaire y compris d’ailleurs sur les questions institutionnelles.
A ringrazià vi.
 
 

* Seul le prononcé fait foi


Rédigé le Jeudi 16 Décembre 2021 modifié le Jeudi 16 Décembre 2021

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