Madame, Monsieur,
Cari cumpatriotti,
Les mots ont cette année un goût de cendre.
Aiacciu et la Corse ont été endeuillés, la veille de Noël, par une fusillade dramatique : un homme jeune, qui avait choisi pour profession de sauver des vies, s’est vu ôter la sienne tragiquement, plusieurs jeunes gens ont été blessés.
Leurs familles, leurs amis, toute une jeunesse se réunissent et marchent soudés par un deuil cruel, à une période qui aurait dû être celle de l’espérance et de la fête.
Les mots ont un goût de cendre, et ils semblent dérisoires, et inutiles.
Tristesse et affliction, mais aussi incompréhension et colère :
Que faire contre cette violence multiforme, qui meurtrit notre île et menace d’emporter nos enfants ?
Comment la Corse peut-elle, à une semaine à peine d’intervalle, offrir au Pape et au monde le visage d’une terre de ferveur et de paix, et être à nouveau rattrapée par ses pires démons ?
Sommes-nous donc condamnés à être une terre de douleur ?
Je ne le pense pas.
Un autre chemin existe.
Pour l’emprunter, nous ne pouvons plus nous contenter de mots.
Les voeux doivent, plus que jamais, se transformer en actes.
Nous ne voulons plus que le culte des armes, le mythe du voyou, le fléau de la drogue gangrènent notre jeunesse.
Faisons-les reculer et disparaître : par la loi et son application bien sûr, mais aussi et peut-être surtout par l’éducation, par l’exemplarité des comportements, par la revalorisation du travail, par la solidarité entre les générations, par la construction d’une économie saine et d’un modèle sociétal vertueux.
L’Assemblée de Corse aura à débattre et à délibérer, en début d’année, des remparts à construire contre les dérives mafieuses et pour une société démocratique et respirante.
Dans ce domaine comme dans d’autres, nous aurons à transformer les mots en actes, et en décisions.
Nous avons réussi à le faire lors de l’année écoulée.
Je citais l’année dernière à la même époque trois secteurs prioritaires dans lesquels obtenir des résultats : énergie, santé, transports.
Énergie : nous avons posé la première pierre de la centrale du Ricantu : sa mise en fonction en 2027 signifiera la fin du Vaziu, un combat d’un demi-siècle au nom de l’environnement et de la santé publique.
Parallèlement, nous déployons de façon massive les énergies renouvelables : la Corse est aujourd’hui, en termes de production photovoltaïque par habitant, en deuxième position mondiale, juste après l’Allemagne.
Santé : nous avons eu une loi sur le CHU, des garanties sur la reconstruction de l’hôpital de Bastia et avons mis en oeuvre la rénovation des EHPAD et l’ouverture de plusieurs maisons de santé dans le rural.
Transports : nous avons obtenu une décision de la Commission européenne sécurisant le service public maritime. Nous avons attribué la DSP aérienne à Air Corsica et Air France et nous avons convaincu le Vatican de choisir notre Compagnie et ses salariés pour ramener le Pape et sa délégation à Rome : un immense signe de reconnaissance et de confiance !
Nous avons donc concrétisé les mots en actes lors de l’année passée.
Nous devons le faire encore plus fortement lors de l’année à venir.
2025, parce qu’elle est une année riche en symboles et en rendez-vous décisifs, nous invite à la fois à la réflexion et à l’action.
2025 est l’année du tricentenaire de la naissance de Pasquale Paoli, u Babbu di a Patria, celui qui sut à la fois forger la Nation et l’inscrire dans des valeurs d’humanisme, de justice, et de tolérance.
2025 est l’année du cinquantenaire d’Aleria, date clé de notre histoire contemporaine, quand une poignée d’hommes a choisi de dire « non » à la politique de colonisation, de dépossession, et de disparition programmée de notre peuple.
Et 2025 peut être l’année où le Parlement français aura à se prononcer sur la révision constitutionnelle et le statut d’autonomie de la Corse.
L’année à venir s’annonce donc décisive.
Pour relever les défis qui nous attendent, nous devons susciter un élan nouveau et une mobilisation collective.
Je mettrai en oeuvre, dès le début de l’année, trois initiatives complémentaires visant à créer les conditions de cette dynamique : Dans cette construction collective, une place particulière sera donnée à la jeunesse.
Cette jeunesse qui nous a montré, à travers sa mobilisation pour la langue, qu’elle veut être actrice de son destin.
Campà felice.
Ghjera diggià tandu u dirittu novu è essenziale, cunsacratu ind’è a Custituzione di Pasquale Paoli.
Oghje chì ghjè oghje, deve firmà più chè mai u nostru scopu maiò, per e generazione d’oghje è per quelle chì sò à vene.
Chì u 2025 ci permetti d’avvià ci tutti inseme nant’à a strada di u campà felice.
Pace è salute, per voi è per tutti i vostri.
Gilles Simeoni
Presidente di u Cunsigliu esecutivu di Corsica
Seul le prononcé fait foi
Cari cumpatriotti,
Les mots ont cette année un goût de cendre.
Aiacciu et la Corse ont été endeuillés, la veille de Noël, par une fusillade dramatique : un homme jeune, qui avait choisi pour profession de sauver des vies, s’est vu ôter la sienne tragiquement, plusieurs jeunes gens ont été blessés.
Leurs familles, leurs amis, toute une jeunesse se réunissent et marchent soudés par un deuil cruel, à une période qui aurait dû être celle de l’espérance et de la fête.
Les mots ont un goût de cendre, et ils semblent dérisoires, et inutiles.
Tristesse et affliction, mais aussi incompréhension et colère :
Que faire contre cette violence multiforme, qui meurtrit notre île et menace d’emporter nos enfants ?
Comment la Corse peut-elle, à une semaine à peine d’intervalle, offrir au Pape et au monde le visage d’une terre de ferveur et de paix, et être à nouveau rattrapée par ses pires démons ?
Sommes-nous donc condamnés à être une terre de douleur ?
Je ne le pense pas.
Un autre chemin existe.
Pour l’emprunter, nous ne pouvons plus nous contenter de mots.
Les voeux doivent, plus que jamais, se transformer en actes.
Nous ne voulons plus que le culte des armes, le mythe du voyou, le fléau de la drogue gangrènent notre jeunesse.
Faisons-les reculer et disparaître : par la loi et son application bien sûr, mais aussi et peut-être surtout par l’éducation, par l’exemplarité des comportements, par la revalorisation du travail, par la solidarité entre les générations, par la construction d’une économie saine et d’un modèle sociétal vertueux.
L’Assemblée de Corse aura à débattre et à délibérer, en début d’année, des remparts à construire contre les dérives mafieuses et pour une société démocratique et respirante.
Dans ce domaine comme dans d’autres, nous aurons à transformer les mots en actes, et en décisions.
Nous avons réussi à le faire lors de l’année écoulée.
Je citais l’année dernière à la même époque trois secteurs prioritaires dans lesquels obtenir des résultats : énergie, santé, transports.
Énergie : nous avons posé la première pierre de la centrale du Ricantu : sa mise en fonction en 2027 signifiera la fin du Vaziu, un combat d’un demi-siècle au nom de l’environnement et de la santé publique.
Parallèlement, nous déployons de façon massive les énergies renouvelables : la Corse est aujourd’hui, en termes de production photovoltaïque par habitant, en deuxième position mondiale, juste après l’Allemagne.
Santé : nous avons eu une loi sur le CHU, des garanties sur la reconstruction de l’hôpital de Bastia et avons mis en oeuvre la rénovation des EHPAD et l’ouverture de plusieurs maisons de santé dans le rural.
Transports : nous avons obtenu une décision de la Commission européenne sécurisant le service public maritime. Nous avons attribué la DSP aérienne à Air Corsica et Air France et nous avons convaincu le Vatican de choisir notre Compagnie et ses salariés pour ramener le Pape et sa délégation à Rome : un immense signe de reconnaissance et de confiance !
Nous avons donc concrétisé les mots en actes lors de l’année passée.
Nous devons le faire encore plus fortement lors de l’année à venir.
2025, parce qu’elle est une année riche en symboles et en rendez-vous décisifs, nous invite à la fois à la réflexion et à l’action.
2025 est l’année du tricentenaire de la naissance de Pasquale Paoli, u Babbu di a Patria, celui qui sut à la fois forger la Nation et l’inscrire dans des valeurs d’humanisme, de justice, et de tolérance.
2025 est l’année du cinquantenaire d’Aleria, date clé de notre histoire contemporaine, quand une poignée d’hommes a choisi de dire « non » à la politique de colonisation, de dépossession, et de disparition programmée de notre peuple.
Et 2025 peut être l’année où le Parlement français aura à se prononcer sur la révision constitutionnelle et le statut d’autonomie de la Corse.
L’année à venir s’annonce donc décisive.
Pour relever les défis qui nous attendent, nous devons susciter un élan nouveau et une mobilisation collective.
Je mettrai en oeuvre, dès le début de l’année, trois initiatives complémentaires visant à créer les conditions de cette dynamique :
- D’abord, au plan politique : une nouvelle impulsion doit être donnée à l’action du Conseil exécutif et de la majorité territoriale, autour de dossiers stratégiques : Padduc, langue, foncier, grandes infrastructures, économie et agriculture de production, mécanismes de solidarité entre les citoyens, comme entre les territoires… Je proposerai aux différents courants nationalistes d’abord, mais aussi naturellement aux autres forces de progrès non nationalistes, de participer à la définition de ces priorités et à leur mise en oeuvre ;
- Ensuite, au plan économique, social et sociétal : l’autonomie doit améliorer notre efficacité économique et notre modèle de développement durable. Des cycles de travaux seront donc conduits avec l’ensemble des maires et élus, les institutions consultatives et les forces vives de l’île et de la diaspora autour des thématiques du quotidien, en les reliant à la révision constitutionnelle et au statut d’autonomie ;
- Enfin, au plan administratif, en mobilisant l’ensemble des agents de la Collectivité de Corse pour offrir à la Corse et aux Corses une institution efficace et performante, dont nous serons légitimement fiers.
Cette jeunesse qui nous a montré, à travers sa mobilisation pour la langue, qu’elle veut être actrice de son destin.
Campà felice.
Ghjera diggià tandu u dirittu novu è essenziale, cunsacratu ind’è a Custituzione di Pasquale Paoli.
Oghje chì ghjè oghje, deve firmà più chè mai u nostru scopu maiò, per e generazione d’oghje è per quelle chì sò à vene.
Chì u 2025 ci permetti d’avvià ci tutti inseme nant’à a strada di u campà felice.
Pace è salute, per voi è per tutti i vostri.
Gilles Simeoni
Presidente di u Cunsigliu esecutivu di Corsica
Seul le prononcé fait foi