Sur le territoire de la commune de Sartène, à 2 km de la mer, le pianu (plateau) de Cauria permet de découvrir trois sites emblématiques de Corse sur 60 ha :
Les origines du mégalithisme sont inconnues. En Corse, près de passages, de cols, de gués ou de points d’eau – tels I Stantari et Renaghju –, les alignements sont nord-sud, les statues-menhirs face orientée. Ils marquent la relation au territoire d’une société organisée. Ces pierres sacrées attestent de rites, de pratiques intangibles. Mythes, magie, religions : subtiles questions. Symboles des Éléments (eau, terre, feu, ciel) ? Ancêtres ou dieux amicaux ? Culte de chefs ? Pouvoir protecteur des morts ? Support à la catharsis libératoire d’une communauté ? Il y a peu, malgré les interdictions des évêques, les rondes funèbres en l’honneur d’un défunt (voceru, caracolu et chjerchju) ritualisaient d’une façon païenne le passage à l’au-delà. Puisent-elles leurs origines dans ces temps ? L’ethnoarchéologie révèle que l’homme, partout dans le monde, cherche à entrer en contact avec les esprits.
En 1840, Prosper Mérimée (1803-1870) visite la Corse deux mois durant. Il cite l’alignement de Renaghju. Pour la Commission des monuments mégalithiques, Adrien de Mortillet (1853-1931) en fait une description en 1883. Roger Grosjean (1920-1975), fondateur de l’archéologie Préhistorique Corse, met au jour en 1964 les statues-menhirs d’I Stantari. À Renaghju il dénombre 45 menhirs. Pendant une quinzaine d’années (achèvement des missions de terrain en 2012), avec A. D’Anna (université d’Aix-en-Provence), un Collectif de Recherche a ouvert de nouvelles pistes.
- les alignements mégalithiques d’I Stantari,
- ceux de Renaghju,
- le dolmen de la Funtanaccia.
En 1840, Prosper Mérimée (1803-1870) visite la Corse deux mois durant. Il cite l’alignement de Renaghju. Pour la Commission des monuments mégalithiques, Adrien de Mortillet (1853-1931) en fait une description en 1883. Roger Grosjean (1920-1975), fondateur de l’archéologie Préhistorique Corse, met au jour en 1964 les statues-menhirs d’I Stantari. À Renaghju il dénombre 45 menhirs. Pendant une quinzaine d’années (achèvement des missions de terrain en 2012), avec A. D’Anna (université d’Aix-en-Provence), un Collectif de Recherche a ouvert de nouvelles pistes.
I Stantari
Ce site comportait au moins 30 stantare. Deux ensembles sont reconnus : l’un orienté nord-est/sud-ouest, l’autre nord/sud. De quand datent les statues-menhir ? Impossible de dater la pierre.
Les archéologues étudient les indices : occupations antérieures, comblement de fosses, matériaux de calage. Les attributs sculptés apportent un témoignage. La forme des armes au fourreau n’est pas déterminante, la nature du métal échappe. Seule certitude : la métallurgie exclut le Néolithique (usage de pierres taillées). En Europe, les statues-menhirs naissent entre la fin du Néolithique et l’Âge du Bronze. En Corse on en produit jusqu’à l’Âge du Fer. On distingue des détails : ceintures, « pagne », bras et mains, des cupules creusées de chaque côté de la tête. Grosjean pense que des cornes y étaient fixées. Nulle part ailleurs qu’en Corse ne se trouvent d’autres alignements sculptés, à l’exception peut-être de l’Éthiopie.
Grosjean émet l’hypothèse que ces statues représentent des Shardanes. La Sardaigne a hérité son nom de ce « Peuple de la mer », à l’origine mal assurée. Dès le XIIIe siècle av. J.-C., on trouve ces guerriers coalisés et opposés aux Égyptiens (bas-reliefs de Médinet-Habu/Karnak). Représentés avec des casques à cornes, ils présentent des analogies avec les mégalithes corses. Il suggère qu’ils ont été érigés par des autochtones, pasteurs-agriculteurs qu’il nomme « Torréens ». Par cet acte, ils auraient voulu signifier peur et allégeance aux envahisseurs. La théorie est abandonnée en raison d’un anachronisme important et de la réinterprétation des textes égyptiens.
Les Stantari apportent plus d’informations que les dizaines d’autres statues-menhirs de Corse. Ils sont élevés entre le Néolithique et l’Âge du Bronze (recherches D’Anna).
Entre 200 et 50 ans av. J.-C. (romanisation), le site semble assez détruit. Le plateau s’organise autour d’activités agricoles. Certains monolithes intègrent des murs de clôture.
Stantari fait l’objet d’une restauration en 64-65 (R. Grosjean). Les pierres sont alors relevées.
Peu de sites sont aussi intacts. Les monuments semblent indestructibles. Pourtant, l’érosion interroge : quel legs aux générations futures ? Les reliefs disparaissent. Dépose et conservation urgentes. Lichens, racines, acidité de l’eau, ravinement, superpositions, mouvements du sol, animaux et humains exercent des dommages…
Les archéologues étudient les indices : occupations antérieures, comblement de fosses, matériaux de calage. Les attributs sculptés apportent un témoignage. La forme des armes au fourreau n’est pas déterminante, la nature du métal échappe. Seule certitude : la métallurgie exclut le Néolithique (usage de pierres taillées). En Europe, les statues-menhirs naissent entre la fin du Néolithique et l’Âge du Bronze. En Corse on en produit jusqu’à l’Âge du Fer. On distingue des détails : ceintures, « pagne », bras et mains, des cupules creusées de chaque côté de la tête. Grosjean pense que des cornes y étaient fixées. Nulle part ailleurs qu’en Corse ne se trouvent d’autres alignements sculptés, à l’exception peut-être de l’Éthiopie.
Grosjean émet l’hypothèse que ces statues représentent des Shardanes. La Sardaigne a hérité son nom de ce « Peuple de la mer », à l’origine mal assurée. Dès le XIIIe siècle av. J.-C., on trouve ces guerriers coalisés et opposés aux Égyptiens (bas-reliefs de Médinet-Habu/Karnak). Représentés avec des casques à cornes, ils présentent des analogies avec les mégalithes corses. Il suggère qu’ils ont été érigés par des autochtones, pasteurs-agriculteurs qu’il nomme « Torréens ». Par cet acte, ils auraient voulu signifier peur et allégeance aux envahisseurs. La théorie est abandonnée en raison d’un anachronisme important et de la réinterprétation des textes égyptiens.
Les Stantari apportent plus d’informations que les dizaines d’autres statues-menhirs de Corse. Ils sont élevés entre le Néolithique et l’Âge du Bronze (recherches D’Anna).
Entre 200 et 50 ans av. J.-C. (romanisation), le site semble assez détruit. Le plateau s’organise autour d’activités agricoles. Certains monolithes intègrent des murs de clôture.
Stantari fait l’objet d’une restauration en 64-65 (R. Grosjean). Les pierres sont alors relevées.
Peu de sites sont aussi intacts. Les monuments semblent indestructibles. Pourtant, l’érosion interroge : quel legs aux générations futures ? Les reliefs disparaissent. Dépose et conservation urgentes. Lichens, racines, acidité de l’eau, ravinement, superpositions, mouvements du sol, animaux et humains exercent des dommages…
Renaghju
Un groupe s’y implante vers -5700 ans (Néolithique ancien), adossé au massif rocheux de la Punta di u Greghu, près d’une source et d’une mare. En 2006 on identifie (fouille D’Anna) un habitat rectangulaire (20 m2 avec poteaux de bois, murs en terre, foyers et braseros). Deux aires sont observées avec des enclumes (taille de l’obsidienne, du quartz, du silex). La céramique – parmi les plus anciennes – se caractérise par l’impression ornementale d’une valve de coquillage : le cardium – coque (vestiges exposés au Musée de Sartène).
Après abandon temporaire, le site connaît une autre occupation. On dénombre 60 « petre zuccate »
(Pierres relevées ou menhirs) vers 4500 av. J.-C., pour atteindre 180 vers le Ier millénaire av. J.-C.
En Corse, c’est la première fois que s’établit une chronologie fine pour un tel site. Ailleurs, pelles ou détecteurs de métaux ont pillé la stratigraphie sans profit.
Après abandon temporaire, le site connaît une autre occupation. On dénombre 60 « petre zuccate »
(Pierres relevées ou menhirs) vers 4500 av. J.-C., pour atteindre 180 vers le Ier millénaire av. J.-C.
En Corse, c’est la première fois que s’établit une chronologie fine pour un tel site. Ailleurs, pelles ou détecteurs de métaux ont pillé la stratigraphie sans profit.
Funtanaccia
Au sommet d’une butte naturelle, ce dolmen est le plus connu et le mieux conservé de Corse. Sa fonction : rendre hommage aux défunts et marquer les esprits. Ce monument funéraire collectif
se constitue d’une dalle de couverture monolithique reposant sur 6 montants verticaux (orthostates). Édifie avec deux granites différents (à grains grossiers pour les montants verticaux orthostates –, plus fins pour la dalle horizontale) il est daté du IIe millénaire av. J.-C. Orientée nord-sud, la chambre funéraire fut scellée par une dalle ; il n’en subsiste que le seuil.
La dalle de la Funtanaccia est fracturée (sans rupture sur les photos des années 50-60). Les experts (Laboratoire de Recherches des Monuments Historiques ; Centre Interrégional de Conservation et Restauration du Patrimoine) ont fait le bilan sanitaire. La dégradation est avancée. Une fracture fraîche traverse la table, la pluie l’use. Les sels créent un écaillage, fixent les lichens. Des orthostates penchent. L’ensemble pèse 15 tonnes. Une solution peu invasive est à l’étude pour une sauvegarde non dénaturante.
se constitue d’une dalle de couverture monolithique reposant sur 6 montants verticaux (orthostates). Édifie avec deux granites différents (à grains grossiers pour les montants verticaux orthostates –, plus fins pour la dalle horizontale) il est daté du IIe millénaire av. J.-C. Orientée nord-sud, la chambre funéraire fut scellée par une dalle ; il n’en subsiste que le seuil.
La dalle de la Funtanaccia est fracturée (sans rupture sur les photos des années 50-60). Les experts (Laboratoire de Recherches des Monuments Historiques ; Centre Interrégional de Conservation et Restauration du Patrimoine) ont fait le bilan sanitaire. La dégradation est avancée. Une fracture fraîche traverse la table, la pluie l’use. Les sels créent un écaillage, fixent les lichens. Des orthostates penchent. L’ensemble pèse 15 tonnes. Une solution peu invasive est à l’étude pour une sauvegarde non dénaturante.
Quelques éléments du mobilier archéologique du site de Cauria présenté au musée départemental de Préhistoire corse et d’Archéologie de Sartène
L’implantation humaine sur le site de Cauria est très certainement due aux potentialités géologiques, minérales, agricoles et défensives du site.
L’omniprésence de cavités, grottes et abris sous roche du massif d’U Gréghu qui surplombe les manifestations mégalithiques (menhirs, statues menhirs, dolmens et coffres) offrait de multiples possibilités d’utilisation comme tombes ou habitats. Cette occupation s’entend du VIe millénaire jusqu’à l’Âge du Fer (IVe siècle av. J.-C.) pour ce qui concerne la préhistoire et la protohistoire insulaire de ce site.
Le matériel lithique recueilli, (percuteur, pendeloque, pendentif, pointes de flèches, hache polie…) est essentiellement utilitaire. Les objets céramiques (assiette, vases, fusaïoles, urne…) avaient surtout une vocation funéraire.
L’omniprésence de cavités, grottes et abris sous roche du massif d’U Gréghu qui surplombe les manifestations mégalithiques (menhirs, statues menhirs, dolmens et coffres) offrait de multiples possibilités d’utilisation comme tombes ou habitats. Cette occupation s’entend du VIe millénaire jusqu’à l’Âge du Fer (IVe siècle av. J.-C.) pour ce qui concerne la préhistoire et la protohistoire insulaire de ce site.
Le matériel lithique recueilli, (percuteur, pendeloque, pendentif, pointes de flèches, hache polie…) est essentiellement utilitaire. Les objets céramiques (assiette, vases, fusaïoles, urne…) avaient surtout une vocation funéraire.
Informations pratiques
Parcours de visite d’environ 1h.
Prévoir de l’eau, des chaussures de marche et une casquette (site non ombragé).
POUR VOTRE SÉCURITÉ, en fonction des conditions météorologiques l’accès aux sites peut être temporairement fermé.
⚠️ De mi-juin à mi-septembre, l'accès à certains massifs peut être dangereux (voire interdit), en fonction des conditions météorologiques.
Prévoir de l’eau, des chaussures de marche et une casquette (site non ombragé).
POUR VOTRE SÉCURITÉ, en fonction des conditions météorologiques l’accès aux sites peut être temporairement fermé.
⚠️ De mi-juin à mi-septembre, l'accès à certains massifs peut être dangereux (voire interdit), en fonction des conditions météorologiques.
Pour vous tenir informés de la situation en temps réel, les services de l'état mettent quotidiennement à jour la carte incendie à cette adresse que nous vous conseillons de consulter avant de vous rendre sur nos sites : https://www.risque-prevention-incendie.fr/corse/
COMMENT S'Y RENDRE ?
Depuis Ajaccio (Via T40) : 93 kms. En direction du Sud, suivre Sartène
Depuis Bonifacio (Via T40) : 61 kms. Vers le Nord en direction de Sartène, puis suivre la D48
Depuis Porto-Vecchio (Via D859 et T40) : 70 kms. Suivre Figari, puis vers le Nord en direction de Sartène, et suivre la D48
Depuis Bonifacio (Via T40) : 61 kms. Vers le Nord en direction de Sartène, puis suivre la D48
Depuis Porto-Vecchio (Via D859 et T40) : 70 kms. Suivre Figari, puis vers le Nord en direction de Sartène, et suivre la D48
Téléchargez nos plaquettes informatives ci-après :
CAURIA ITALIEN 2020.pdf
(1.63 Mo)
CAURIA FRANCAIS 2020.pdf (1.64 Mo)
CAURIA ANGLAIS 2020.pdf (1.6 Mo)
CAURIA FRANCAIS 2020.pdf (1.64 Mo)
CAURIA ANGLAIS 2020.pdf (1.6 Mo)