Demain est le meilleur jour de ma vie Performance théâtrale de Yara Bou Nassar
Jeudi 10 novembre, 20h30
Aghja - Ajaccio

En partenariat avec l’ONDA et La Fabrique de Théâtre-Site Européen de création

Performance théâtrale de Yara Bou Nassar
Traduit de l’arabe (Liban) par Jumana Al-Yasiri
Photo © Flavio Karrer

Qu’est-ce qui place un corps dans un état de vulnérabilité, d’abandon ou de résistance ? Comment la fragilité peut-elle se manifester différemment dans le corps, entre notre espace privé et un espace public ? Dans cette performance, je cherche à incarner des fragments de fragilité dans le moment privé. Ce travail est né à travers une déconstruction d’habitudes, d’obsessions et de souvenirs liés à différentes relations, qu’elles soient familiales ou intimes, et à diverses formes de traumatisme. Le texte raconte les détails du comportement quotidien et des rencontres qui persistent et deviennent une partie de nous. En revisitant les archives vidéo de la famille, ce travail expose des pulsions physiques intimes portées de l’enfance à l’âge adulte. Et cela en questionnant la légitimité de la préservation de la mémoire par l’image, et la métamorphose de l’espace privé en temps de guerre. Le projet interroge la possibilité qu’une image puisse interrompre le moment présent, plutôt que de le capturer en nous laissant avec une réalité visuelle construite. La séquence vidéo sert également comme fondation pour la construction de la chorégraphie et l’utilisation de l’espace dans la pièce. Le processus de création est abordé et exécuté en disséquant les émotions à travers des actions. Une autre partie de la recherche est également basée sur le mouvement dans le monde du cinéma. Mon intention est d’explorer la capacité de recréer sur scène une intensité amplifiée des impulsions intimes, dont nous sommes témoins et observateurs à travers une caméra.

– Hanane : (…) Je suis donc Norma. Norma est née en 1986 à Beyrouth. Entre 1986 et 1990, Norma passe la plus grande partie de son enfance à l’intérieur à cause de la guerre, à la maison là où il y a de la sécurité, là où la vie continue normalement. Certains détails seront omis dans les histoires que je vais vous raconter. Il s’agit d’auto-censure et d’un peu de censure imposée par l’identité des membres de ma famille. Ces suppressions varient en fonction de qui assiste au spectacle et dans quelle ville.

– Elie : Voici mes parents à l’écran. Par respect pour leur intimité, je suis obligée de ne pas parler de certaines choses, certains souvenirs, certains sentiments, mais me concernant je peux vous raconter beaucoup de choses. (…) J’aime l’amour. Je m’attache aux gens, mais je disparais également. J’étouffe. Je m’ennuie. Je fuis. Je n’aime pas le mensonge, mais parfois je mens aussi. Quand je mens, je ressens toujours une douleur dans mon corps.

Représentation à La Fabrique de Théâtre-Site Européen de création : Dimanche 13 novembre

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