A Direzzione di a Lingua Corsa hà urganizatu, sabbatu, u 28 di settembre di u 2019, in a sede di u Cunsigliu di a Lingua in Corti, a novesima edizione di Linguimondi per onorà a ghjurnata di e lingue eurupee.
Issa edizione era particularmente cunsacrata à a piazza di e lingue regiunale o minuritarie in i medià.
Dopu à u discorsu d'apertura di u Cunsiglieru Esecutivu in carica di a lingua, Saveriu Luciani, a ghjurnata animata da Pasquale Ottavi hà permessu di ramintà chì u ghjurnalisimu, in Corsica, dumanda specificità particularmente in termine di cumpetenze culturale affinchè d'analisà ghjustamente i fenomini isulani.
DU Journalisme Corsophone : un diplôme déjà reconnu, présentant encore des perspectives pour une société bilingue. Alain di MEGLIO
C'est dans ce cadre que le professeur d'université Alain di Meglio a présenté le premier exposé concernant « La corsophonie dans le journalisme : progrès et perspectives pour une société bilingue » à travers l'expérience du diplôme universitaire (DU) Journalisme ouvert à l'Université de Corse depuis 2015.
Il existe en en effet déjà deux sessions de ce DU : une promo de 11 personnes et une seconde promotion de 10 personnes pour un budget d'environ 300 000 € par session, soit un ratio d'environ 30 000 € par étudiant. Cet investissement marquant la forte implication de la Collectivité de Corse grâce à son financement.
Les retours sur expérience sont globalement des plus positifs tant concernant la qualité de la formation, que la capacité de sélectionner ou de recruter à l'entrée mais aussi au regard de l'insertion de ses étudiants dans le monde professionnel. En effet par exemple pour la seconde session pour 10 places à pourvoir 120 candidats se sont présentés.
Les deux critères de sélection sont :
- la culture générale journalistique d'une part
- et la corsophonie déjà acquise du futur stagiaire, le niveau exigé étant B2 à C1 au minimum.
Concernant l'insertion l'ensemble des stagiaires a réussi à être intégré dans la vie économique. On peut même constater à cet égard un net mensuel qui est supérieur à la moyenne française dans ce domaine d'activité.
D'autres besoins d'insertion sont envisageables à l'avenir notamment via deux axes : d’une part l’émergence de nouveaux emplois tels que les Community Manager par exemple, et d’autre part via les nouveaux médias qui ont tendance à s'étoffer.
Une nécessaire mise en commun des outils et des lexiques contre une dialectalisation professionnelle
Ce rappel est aussi l'occasion pour Alain di Meglio d’expliquer que dans cette politique il y a un besoin d'équiper la langue car créer une dialectalisation professionnelle n'est en rien souhaitable. Il existe plutôt un besoin de dictionnaire général polynomique de la langue corse car ce DU s'inscrit dans une démarche qui va de l'usage vers l'institution, et non l'inverse. La logique est de partir d'un besoin de recueil et de synthèse pour ne pas laisser s'installer un risque de territorialisation ou une dialectalisation des médias. Ce raisonnement vise au contraire une nécessaire mise en commun des outils et des lexiques.
Monsieur Bensimon a ensuite pris la parole au nom de RCFM, invité comme chacun des médias, pour reconnaître la qualité de cette formation mais aussi le besoin grandissant au sein des médias locaux de personnes prêtes à l'emploi tant professionnellement qu’au regard du niveau de langue. Sa demande portant même à une éventuelle réflexion sur des formations plus courtes si nécessaires, afin de disposer de personnel prêt à l’emploi au plus tôt.
La prochaine session de ce DU, normalement actée pour la rentrée 2020 pour à nouveau une dizaine d'étudiants, semble ainsi arriver à point nommé.
La politique linguistique de la Collectivité de Corse en faveur du développement de la langue corse dans les médias insulaires. Bernard FERRARI.
L’objectif de la direction est de favoriser la diffusion de la langue corse dans la société insulaire tant à l'écrit qu’à l'oral. C'est tout naturellement que le développement de l'utilisation de la langue au sein des médias est un axe de travail privilégié. À ce titre, on retient deux grands axes de soutien de la collectivité :
- Premièrement un soutien financier à des projets d’émissions et de programmes en langue corse
- Deuxièmement le soutien à la formation de journalistes corsophones
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L’objectif d’une couverture média à 50% en langue corse d’ici 2030
Les résultats attendus du Pianu lingua 2020 sont concrètement d'accroître la visibilité du corse jusqu'à obtenir une couverture à 50 % des contenus médias d'ici 2030. L'enjeu est donc d’avoir obtenu la formation reconnue d'une ressource humaine diplômée assurant la visibilité de la langue corse mais aussi une diversification des programmes de qualité (notamment des programmes dédiés à la jeunesse).
À titre informatif, les moyens financiers consacrés sont d'environ 200 000 € par an sur cette politique médiatique.
Des dispositifs proposés depuis 2015, généralisés à tous les médias dès 2017
Les différents dispositifs d'accompagnement et d'intervention de la collectivité à cet égard ont été consignés au règlement des aides depuis 2015 concernant les radios et les journaux dans un premier temps. Le plan média et langue corse 2017 a procédé à un élargissement à tous les médias afin de répondre aux attentes du plan lingua 2020.
À titre de rappel le cadre réglementaire comporte le respect de deux grands critères. Pour pouvoir bénéficier d'une aide, l'activité ne doit être susceptible d'attirer ni des clients étrangers d'une part ni des investissements européens d'autre part.
Une évaluation partielle en raison d’absence de Médiamétrie fiable sur la pluralité des médias corses
Le premier constat est que la collectivité a traité avec des médias très différents de par leur nature, leur structure, leur taille et donc leur approche.
On distingue normalement deux types de médias :
- Les premiers où la corsophonie est avancée mais dont l'espace de diffusion est modeste (ce sont les médias locaux sur un petit bassin de population) ;
- Et ceux où la corsophonie va être plus réduite voir inexistante, mais qui sont les médias plus populaires avec une base de diffusion plus importante.
Par conséquent les besoins vont différer :
- Il peut s'agir de l'aide au développement ou à la diversification du média par exemple par l'aide à son déploiement numérique ;
- Ou bien à une aide par l'externalisation de la langue en finançant des pigistes ou des traducteurs ;
- Ou encore d'une aide via une formation en langue corse du personnel.
À ce jour l'évaluation du plan média révèle la problématique de l’absence d’indicateurs fiables pour mesurer le taux réel de pénétration de la langue corse dans l'ensemble des médias insulaires.
Les perspectives de la direction sont de participer à proposer des ressources de qualité (de par leur traçabilité et leur validité), qui soient accessibles et réactives face aux besoins modernes, notamment avec une présence accrue sur les réseaux sociaux et via tout support numérique. En outre, la direction engagera un travail de lexicologie assurant de mettre à disposition des professionnels un vocabulaire juste, cohérent et exploitable du grand public.
La contribution à la normalisation du valencien dans la société valencienne grâce à un média tel que « À Punt Mèdia » Joan Carles SIMO
La radio « À Punt Mèdia » est née en 2017, d’un contexte linguistique, voire d’un contexte politique propre. En effet, il existe deux langues officielles au Pays de Valences : l’espagnol, c’est-à-dire le castillan, et le valencien qui est une variété catalane. La terminologie officielle pour désigner le catalan dans cette Communauté autonome est, en castillan, le valenciano et, en valencien, le valencià.
Le cadre juridique du Pays valencien repose sur la Constitution espagnole, le Statut d'autonomie de 2006 et la loi sur l'usage et l'enseignement du valencien qui date de 1983.
L'objectif est de rendre le valencià aussi normal et aussi officiel que l'est le castillan dans le reste de l'Espagne. Pour une bonne mise en perspectives, le budget consacré à la langue au Pays Basque est de 135 M d’€, pour 55 M d’€ au Pays Valencien.
2 niveaux de langues formalisés pour produire une offre transmedia
Joan Carles SIMÒ explique qu’à cette fin, à partir d’un niveau de langue standard, ont été constitués deux niveaux de formalisme :
- Tout ce qui est dit à la radio ou à la télé est proposé dans un langage standard, qui se rapprocherait d’un langage plus familier
- Par contre, tout ce qui est écrit relève d’un registre et d’un niveau plus proche du catalan général, et est plus accessible pour ceux qui le connaissent ou le maitrisent déjà. Il s’agit d’un langage dit plus convergeant.
Le constat est qu’il n’y a pas de distorsion ou de rejet. Cela marche bien. Les interférences avec l’espagnol existent mais elles sont acceptées tant que cela fonctionne.
À partir de ces deux niveaux de langue établis, l’idée est de constituer des produits qui soient forcément valides sur tous les supports médiatiques : télévision, radio, Internet, réseaux sociaux, … L’objectif est donc de constituer une production qui soit obligatoirement transmedia.
Un code de rédaction interne qualitatif applicable aux partenaires
Le pari a été fait immédiatement sur le monolinguisme du Pays Valencien dans la mesure où le Valencià ne semble pas compliqué à comprendre pour un hispanophone.
De plus, la signalétique sur laquelle on peut s’appuyer est toujours simple à déchiffrer et balise bien le sens. Et de manière générale, le postulat est que si un produit est bon, il y aura écoute.
Ces exigences qualitatives se traduisent au sein du code de rédaction où pour chacun des niveaux de langue l’objectif est de conserver la naturalité de la langue et qu’en même temps celle-ci soit audible quelle que soit la variété linguistique propre.
À cet égard, la souplesse des produits audiovisuels est importante. Il convient d’être très présent sur les divertissements.
La production des informations s’effectue en interne alors que le divertissement et les animations sont externalisés à des linguistes qui, en tant que partenaires, sont tenus de suivre le code de rédaction établi.
À titre d’exemple, le projet majeur à venir est la préparation d’une plate-forme pour l’apprentissage du valencià et de l’anglais car le système éducatif est actuellement trilingue au Pays Valencien : anglais, valencià, castillan.
De l’importance des mass media en euskera pour la normalisation de la langue basque. Représentants du gouvernement basque et Association TOKIKOM
Un statut légal garantit les droits linguistiques
Cela est en partie dû aux droits linguistiques fondamentaux des citoyens en Euskadi. Droit de communiquer en euskera ou en espagnol oralement et/ou par écrit avec l'Administration et avec tout autre organisme ou entité situés au Pays Basque:
-Droit à l’éducation dans les deux langues officielles.
-Droit de recevoir en euskera des publications périodiques, des programmes de télévision, de radio et autres médias.
-Droit d’exercer des activités professionnelles, politiques et syndicales en euskera.
-Droit de s’exprimer en euskera dans toute réunion.
Les pouvoirs publics doivent garantir l'exercice de ces droits, dans le territoire de la Communauté Autonome d’Euskadi, afin qu'ils soient efficaces et réels.
À ce titre, les médias constituent l’un des six points clés de la politique linguistique pour la revitalisation de l’euskera, au même titre notamment qu’un réseau de centres pour l’apprentissage de l’euskera à l’âge adulte (HABE), ou que la collaboration publique et privée en ce qui concerne la promotion de l’utilisationsociale de l’euskera, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et le domaine socio-économique.
Pour contextualiser, la première émission en euskera s’est déroulée sur un média public le 31 décembre 1982.
Un fonctionnement de coopérative rassemblant les acteurs et les moyens
TOKIKOM est une toile rassemblant 66 médias locaux, majoritairement créés à la fin des années 80, dans un contexte d’éclosion d’associations locales en faveur de la diffusion et de la normalisation de la langue euskera.
TOKIKOM est constitué de 29 associations qui gèrent un total de 66 médias locaux sur tous les supports existants (papier, radio, télévision, et digital). La structure rassemble plus de 200 emplois.
Concrètement, ils ont contribué à créer 24 journaux papier, 5 chaînes télévision, 7 radios, et 29 applications sur mobiles. Ils rassemblent ainsi 200 000 lecteurs de presse écrite et 350 000 utilisateurs des services digitaux.
GOIENA est une des composantes de TOKIKOM. Il s’agit d’une coopérative constituée de 150 personnes dont 27 personnels de la municipalité. Plus de 50 % de la structure est détenue par des associations. Le statut même de coopérative est reconnu comme gage d’efficacité, le seul fait de créer de l’emploi étant déjà une victoire. En contrepartie, les employés sont propriétaires et responsables de l’entreprise.
Le gouvernenement les aide à hauteur de 30% des coûts standards, à quoi peuvent s’ajouter des aides communales. 55% reste à la charge de la structure, ce qui est gage tout à la fois de sa responsabilité et de sa liberté d’action. « Nous voulons être leader, à ce prix-là, la langue acquerra de la valeur ». « L’important est de se situer au-dessus des médias nationaux. Et pour cela, la proximité est le maître mot. »
En effet, le site Internet cumule plus de 7 000 visites par jour.
Un système d’adhésion de 56€ par an à l’association peut ouvrir droit sur inscription à un abonnement annuel au mensuel papier directement distribué dans la boîte aux lettres du souscripteur pour rationaliser les impressions papier.
Sont en outre proposées des newsletters sur boite mail chaque weekend ou encore des contenus supplémentaires sur des applications téléphone sur simple demande.
Pour précision, les différents représentants du gouvernement basque et de ces structures avaient pris le soin d’effectuer leur présentation sur des diapositives… en langue corse.
Exemple du journal numérique « Chì ci hè statu ? »
Brandon ANDREANI, a clôturé cette journée de rencontres à travers son témoignage concernant l’élaboration d’un journal numérique diffusé sur les réseaux sociaux Sa démarche est de proposer sur une simple page, appelée « Chì ci hè statu ? », quelques faits d’actualités choisis par lui parce qu’ils l’ont marqué ou qu’ils peuvent être traités de façon brève. Il se nourrit pour cela de ses lectures de Corse-Matin principalement , et se réfère à Corse Net Infos ou à d’autres médias locaux.
La priorité a été de créer ce format afin d’assurer une publication quotidienne, privilégiant ainsi la fréquence. Il a pour objet d’étoffer en contenu et réfléchit aux modalités de développement de ces nouvelles intégralement rédigées en langue corse.