Chers collègues,
La période que nous vivons me semble extraordinaire. Je ne dis pas merveilleuse. Ce n’est aucunement le cas. Si cette période n’est pas ordinaire, c’est parce que l’avenir est plus incertain qu’il ne l’a jamais été depuis longtemps.
Sur le plan international, les périls sont majeurs. En France, l’élection présidentielle reflète une situation gravissime et une forte angoisse collective.
Mais dans cet hémicycle, nous sommes en charge des affaires de la Corse. Et chez nous également se développe cette angoisse, ce mal être, ce sentiment d’abandon d’une partie de notre peuple. Chez nous également, on constate des fractures sociales et sociétales, des fractures territoriales, des fractures entre la jeunesse et ceux, plus anciens, qui décident.
Depuis presque un an et demi, notre majorité a initié des politiques destinées à réduire ces fractures. Il faudra davantage de temps pour atteindre cet objectif.
L’affaire du match Bastia-Lyon n’est qu’un symptôme de cette situation difficile. Par-delà l’avenir plutôt sombre du club bastiais sur le plan sportif, ce qui doit nous inquiéter est le fait que plusieurs milliers de Corses se sont opposés entre eux, qu’ils se sont sifflés et même insultés. Une nouvelle fracture entre Corses, et de plus en une occasion festive… En tant que président de l’Assemblée, il m’a semblé important d’essayer de traiter ce problème et de tenter de rétablir le dialogue. J’ai donc rencontré les dirigeants du Club, le président de la Ligue corse, le Collectif des supporters du Sporting et, bien entendu, durant deux heures et demi, une vingtaine de responsables de Bastia 1905. Ces rencontres se sont bien passées. Je sais que de nombreux Corses ne croient pas en une telle initiative, mais je pense sincèrement que l’on ne peut accepter de voir le venin de la haine s’introduire dans notre société sans rien faire. Je vous tiendrai au courant de l’évolution de cette démarche.
À ce propos, j’ai lu une motion déposée devant cette Assemblée par le groupe « Le Rassemblement » et qui condamne de jeunes Corses avant qu’ils ne le soient par les magistrats, puisqu’il y a une procédure en cours. Je ne crois pas, en ce qui me concerne, que le rôle de l’Assemblée des Corses soit de mettre des jeunes de chez nous en accusation – et de prendre la responsabilité de les faire sanctionner deux fois plus lourdement par le tribunal correctionnel – quelle que soit l’idée que l’on ait sur leur comportement le jour en question. Par ailleurs, le même groupe a déposé une seconde motion pour condamner d’autres jeunes Corses qui ont voulu manifester lors du meeting de Marine Le Pen, et qui ont été violemment frappés par quelques sbires venus de l’autre côté de la mer. Je rappellerai qu’en cette occasion, une adolescente de 16 ans a reçu des coups de la part d’un homme d’une quarantaine d’années… Alors franchement, il me semble que la vocation de l’Assemblée de Corse soit plutôt de protéger les Corses, en particulier les plus jeunes, de chercher à aplanir les problèmes, que d’accabler les nôtres.
En ce qui me concerne, vous le savez, la cohésion de la société corse est un souci constant, et dans cette Assemblée même, j’ai toujours agi de façon à ce que chacun soit respecté, quelles que soient ses idées. Hors de l’Assemblée, je cherche à faire de même : pour votre information, je suis intervenu personnellement pour apaiser les choses après un incident qui a suivi l’affaire du meeting d’Ajaccio. Dans le même esprit, je demanderai, de manière solennelle, au groupe « Le Rassemblement » de retirer ces deux motions qui ne vont pas, à mon avis, dans le sens de la cohésion de la société corse.
Pour le reste, s’agissant de la situation politique des jours à venir, mon sentiment est connu de tous car je l’ai publié dans la presse. Les électeurs du Front National, je les respecte autant que je respecte les autres Corses. Je respecte également ses élus qui siègent dans cet hémicycle. Je les respecte autant que les autres, comme élus, comme personnes et comme Corses. Mais les idées du Front National sont contraires à mes engagements politiques ainsi qu’à mes adhésions philosophiques et spirituelles.
C’est pour cela que je dis aux Corses, du fond du cœur : ne vous trompez jamais de colère, ne vous trompez pas de pays, ne vous trompez pas de démarche politique.
Je vous remercie.
La période que nous vivons me semble extraordinaire. Je ne dis pas merveilleuse. Ce n’est aucunement le cas. Si cette période n’est pas ordinaire, c’est parce que l’avenir est plus incertain qu’il ne l’a jamais été depuis longtemps.
Sur le plan international, les périls sont majeurs. En France, l’élection présidentielle reflète une situation gravissime et une forte angoisse collective.
Mais dans cet hémicycle, nous sommes en charge des affaires de la Corse. Et chez nous également se développe cette angoisse, ce mal être, ce sentiment d’abandon d’une partie de notre peuple. Chez nous également, on constate des fractures sociales et sociétales, des fractures territoriales, des fractures entre la jeunesse et ceux, plus anciens, qui décident.
Depuis presque un an et demi, notre majorité a initié des politiques destinées à réduire ces fractures. Il faudra davantage de temps pour atteindre cet objectif.
L’affaire du match Bastia-Lyon n’est qu’un symptôme de cette situation difficile. Par-delà l’avenir plutôt sombre du club bastiais sur le plan sportif, ce qui doit nous inquiéter est le fait que plusieurs milliers de Corses se sont opposés entre eux, qu’ils se sont sifflés et même insultés. Une nouvelle fracture entre Corses, et de plus en une occasion festive… En tant que président de l’Assemblée, il m’a semblé important d’essayer de traiter ce problème et de tenter de rétablir le dialogue. J’ai donc rencontré les dirigeants du Club, le président de la Ligue corse, le Collectif des supporters du Sporting et, bien entendu, durant deux heures et demi, une vingtaine de responsables de Bastia 1905. Ces rencontres se sont bien passées. Je sais que de nombreux Corses ne croient pas en une telle initiative, mais je pense sincèrement que l’on ne peut accepter de voir le venin de la haine s’introduire dans notre société sans rien faire. Je vous tiendrai au courant de l’évolution de cette démarche.
À ce propos, j’ai lu une motion déposée devant cette Assemblée par le groupe « Le Rassemblement » et qui condamne de jeunes Corses avant qu’ils ne le soient par les magistrats, puisqu’il y a une procédure en cours. Je ne crois pas, en ce qui me concerne, que le rôle de l’Assemblée des Corses soit de mettre des jeunes de chez nous en accusation – et de prendre la responsabilité de les faire sanctionner deux fois plus lourdement par le tribunal correctionnel – quelle que soit l’idée que l’on ait sur leur comportement le jour en question. Par ailleurs, le même groupe a déposé une seconde motion pour condamner d’autres jeunes Corses qui ont voulu manifester lors du meeting de Marine Le Pen, et qui ont été violemment frappés par quelques sbires venus de l’autre côté de la mer. Je rappellerai qu’en cette occasion, une adolescente de 16 ans a reçu des coups de la part d’un homme d’une quarantaine d’années… Alors franchement, il me semble que la vocation de l’Assemblée de Corse soit plutôt de protéger les Corses, en particulier les plus jeunes, de chercher à aplanir les problèmes, que d’accabler les nôtres.
En ce qui me concerne, vous le savez, la cohésion de la société corse est un souci constant, et dans cette Assemblée même, j’ai toujours agi de façon à ce que chacun soit respecté, quelles que soient ses idées. Hors de l’Assemblée, je cherche à faire de même : pour votre information, je suis intervenu personnellement pour apaiser les choses après un incident qui a suivi l’affaire du meeting d’Ajaccio. Dans le même esprit, je demanderai, de manière solennelle, au groupe « Le Rassemblement » de retirer ces deux motions qui ne vont pas, à mon avis, dans le sens de la cohésion de la société corse.
Pour le reste, s’agissant de la situation politique des jours à venir, mon sentiment est connu de tous car je l’ai publié dans la presse. Les électeurs du Front National, je les respecte autant que je respecte les autres Corses. Je respecte également ses élus qui siègent dans cet hémicycle. Je les respecte autant que les autres, comme élus, comme personnes et comme Corses. Mais les idées du Front National sont contraires à mes engagements politiques ainsi qu’à mes adhésions philosophiques et spirituelles.
C’est pour cela que je dis aux Corses, du fond du cœur : ne vous trompez jamais de colère, ne vous trompez pas de pays, ne vous trompez pas de démarche politique.
Je vous remercie.
Care culleghe, Cari culleghi,
E stonde chè no campemu mi parenu straurdinarie assai. Quandu dicu què, ùn dicu micca ch’elle sò meravigliose. Mancu à pena. S’è ùn sò urdinarie ste stonde, ghjè perchè l’avvene hè più incertu chè mai.
Nantu à u pianu internaziunale, i periculi sò maiò. In Francia, l’elezzione presidenziale rispechja una situazione gravissima è un angoscia tremenda di e ghjente.
Ma noi quì, simu in carica di a Corsica. È ind’è noi dinù, si sviluppeghja st’angoscia cullettiva, stu mal’essere, stu sintimu d’abbandonu di una parte di u nostru populu. Ind’è noi dinù, ci sò state e rumpiture suciale è sucetale, rumpiture territuriale, rumpiture trà i giovani è quelli, più anziani, chì decidenu.
Dipoi guasi un annu è mezu, a nostra maiurità hà iniziatu pulitiche per pruvà à riduce isse rumpiture. Ci vulerà à pena di tempu per rializà st’ubbiettivu.
L’affare di u macciu Bastia-Lyon ùn hè chè un indiziu di sta situazione difficiule. Al di là di l’avvene foscu di a squadra bastiaccia nantu à u pianu spurtivu, ciò chì ci deve inchietà ghjè u fattu chì parechje millaie di Corsi si sianu opposti trà di elli, ch’elli si sianu fischjati è ancu insultati. Una nova rumpitura trà Corsi, è di più in un occasione festiva… Cum’è presidente di l’Assemblea, m’hè parsu impurtante di circà à trattà stu prublema è di pruvà à ristabilisce u dialogu. Aghju scuntratu dunque i rispunsevuli di u Sporting, u presidente di a lega corsa, u cullettivu di i sustenidori di u Sporting è ancu, di sicuru, durante duie ore è mezu, una vintina d’animatori di Bastia 1905. Sti scontri si sò passati bè. A sò chì parechji Corsi ùn credenu à una dimarchja cum’è quessa, ma eiu pensu chì ùn si pò accittà di vede u velenu di l’odiu chì s’inserisce in a nostra sucetà senza fà nunda. Vi teneraghju à capu di l’evoluzione di sta dimarchja.
Nantu à stu sugettu, aghju lettu una muzione posta davant’à l’Assemblea da u gruppu « Le Rassemblement » è chì cundanneghja giovani corsi nanzu chì elli sianu cundannati da i magistrati, postu chì ci hè un prucessu à vene. Ùn credu, per contu meiu, chì u rollu di l’Assemblea di i Corsi sia di mette i giovani d’ind’è noi in accusu – è di piglià u risicu di fà li piscà duie volte di più davant’à u tribunale currezziunale – quale ella sia a nostra idea nantu à u so cumpurtamentu quellu ghjornu. D’altronde, listessu gruppu hà postu una altra muzione per cundannà d’altri giovani corsi chì anu vulsutu manifestà à u meeting di Marine Le Pen, è chì sò stati minati da uni pochi di sbiri ghjunti d’altrò. Ramenteraghju chì, in st’occasione, una zitella corsa di 16 anni hà ricevutu colpi da a parte di un omu di una quarantina d’anni… Allora francamente, à mè mi pare chì a vucazione di l’Assemblea di Corsica sia piutostu di prutege i Corsi, in particulare i più giovani, di circà à acconcià l’affari, chè di fà li falà à i nostri.
Per mè, a sapete, a cuesione di a sucetà corsa hè una primura maiò, è in st’assemblea, aghju sempre fattu di manera chì ognunu sia rispettatu, quale elle sianu e so idee. Fora di l’Assemblea, cercu à andà in listessu sensu : per a vostra infurmazione, sò persunalamente intervenutu per appacià e seguite bastiaccie di l’affare di u meeting d’Aiacciu. In listessu spiritu, dumanderaghju, di modu sulenne, à u gruppu « Le Rassemblement » di ritirà ste duie muzione chì ùn vanu micca, mi pare, in u sensu di a cuesione di a sucetà corsa.
Per l’altru restu, in quantu à a situazione pulitica di i ghjorni à vene, u mio parè hè cunnisciutu da tutti chì l’aghju publicatu in a stampa. L’elettori di u Fronte Naziunale, i rispettu quant’è l’altri Corsi. Rispettu dinù i so eletti chì sò quì, quant’è l’altri, cum’è eletti, cum’è personne è cum’è Corsi. Ma e so idee sò cuntrarii à i mio impegni pulitichi è à e mio adesione filososofiche è spirituale.
Hè per quessa chì dicu à i Corsi, è ste parolle partenu da u fondu di u mio core : ùn vi sbagliate mai di collera, ùn vi sbagliate di paese, ùn vi sbagliate d’andatura pulitica.
À ringrazià vi.
E stonde chè no campemu mi parenu straurdinarie assai. Quandu dicu què, ùn dicu micca ch’elle sò meravigliose. Mancu à pena. S’è ùn sò urdinarie ste stonde, ghjè perchè l’avvene hè più incertu chè mai.
Nantu à u pianu internaziunale, i periculi sò maiò. In Francia, l’elezzione presidenziale rispechja una situazione gravissima è un angoscia tremenda di e ghjente.
Ma noi quì, simu in carica di a Corsica. È ind’è noi dinù, si sviluppeghja st’angoscia cullettiva, stu mal’essere, stu sintimu d’abbandonu di una parte di u nostru populu. Ind’è noi dinù, ci sò state e rumpiture suciale è sucetale, rumpiture territuriale, rumpiture trà i giovani è quelli, più anziani, chì decidenu.
Dipoi guasi un annu è mezu, a nostra maiurità hà iniziatu pulitiche per pruvà à riduce isse rumpiture. Ci vulerà à pena di tempu per rializà st’ubbiettivu.
L’affare di u macciu Bastia-Lyon ùn hè chè un indiziu di sta situazione difficiule. Al di là di l’avvene foscu di a squadra bastiaccia nantu à u pianu spurtivu, ciò chì ci deve inchietà ghjè u fattu chì parechje millaie di Corsi si sianu opposti trà di elli, ch’elli si sianu fischjati è ancu insultati. Una nova rumpitura trà Corsi, è di più in un occasione festiva… Cum’è presidente di l’Assemblea, m’hè parsu impurtante di circà à trattà stu prublema è di pruvà à ristabilisce u dialogu. Aghju scuntratu dunque i rispunsevuli di u Sporting, u presidente di a lega corsa, u cullettivu di i sustenidori di u Sporting è ancu, di sicuru, durante duie ore è mezu, una vintina d’animatori di Bastia 1905. Sti scontri si sò passati bè. A sò chì parechji Corsi ùn credenu à una dimarchja cum’è quessa, ma eiu pensu chì ùn si pò accittà di vede u velenu di l’odiu chì s’inserisce in a nostra sucetà senza fà nunda. Vi teneraghju à capu di l’evoluzione di sta dimarchja.
Nantu à stu sugettu, aghju lettu una muzione posta davant’à l’Assemblea da u gruppu « Le Rassemblement » è chì cundanneghja giovani corsi nanzu chì elli sianu cundannati da i magistrati, postu chì ci hè un prucessu à vene. Ùn credu, per contu meiu, chì u rollu di l’Assemblea di i Corsi sia di mette i giovani d’ind’è noi in accusu – è di piglià u risicu di fà li piscà duie volte di più davant’à u tribunale currezziunale – quale ella sia a nostra idea nantu à u so cumpurtamentu quellu ghjornu. D’altronde, listessu gruppu hà postu una altra muzione per cundannà d’altri giovani corsi chì anu vulsutu manifestà à u meeting di Marine Le Pen, è chì sò stati minati da uni pochi di sbiri ghjunti d’altrò. Ramenteraghju chì, in st’occasione, una zitella corsa di 16 anni hà ricevutu colpi da a parte di un omu di una quarantina d’anni… Allora francamente, à mè mi pare chì a vucazione di l’Assemblea di Corsica sia piutostu di prutege i Corsi, in particulare i più giovani, di circà à acconcià l’affari, chè di fà li falà à i nostri.
Per mè, a sapete, a cuesione di a sucetà corsa hè una primura maiò, è in st’assemblea, aghju sempre fattu di manera chì ognunu sia rispettatu, quale elle sianu e so idee. Fora di l’Assemblea, cercu à andà in listessu sensu : per a vostra infurmazione, sò persunalamente intervenutu per appacià e seguite bastiaccie di l’affare di u meeting d’Aiacciu. In listessu spiritu, dumanderaghju, di modu sulenne, à u gruppu « Le Rassemblement » di ritirà ste duie muzione chì ùn vanu micca, mi pare, in u sensu di a cuesione di a sucetà corsa.
Per l’altru restu, in quantu à a situazione pulitica di i ghjorni à vene, u mio parè hè cunnisciutu da tutti chì l’aghju publicatu in a stampa. L’elettori di u Fronte Naziunale, i rispettu quant’è l’altri Corsi. Rispettu dinù i so eletti chì sò quì, quant’è l’altri, cum’è eletti, cum’è personne è cum’è Corsi. Ma e so idee sò cuntrarii à i mio impegni pulitichi è à e mio adesione filososofiche è spirituale.
Hè per quessa chì dicu à i Corsi, è ste parolle partenu da u fondu di u mio core : ùn vi sbagliate mai di collera, ùn vi sbagliate di paese, ùn vi sbagliate d’andatura pulitica.
À ringrazià vi.