Sgiò Presidente di l’esecutivu
Signore è signori i cunsiglieri esecutivi
Signore è signori i cunsiglieri di l’Assemblea di Corsica
Care tutte, cari tutti,
A l’orée de nos travaux parlementaires, je voudrais rendre hommage à la mémoire de mon confrère et ami, le doyen Jean-Yves Coppolani qui nous a quittés brusquement le 14 janvier dernier. Il assurait, comme vous le savez, la responsabilité scientifique du cycle de conférences consacré aux 40 ans de l’Assemblée de Corse. Sa disparition a été un choc pour tous. Il était un professeur apprécié de ses étudiants et en a connu toutes les générations depuis la réouverture de l’université. C’était un homme engagé en particulier pour la cause animale et auprès de la Corsavem. C’était un collègue respecté et un ami très cher. Je peux témoigner de son investissement sans faille pour la création, le développement et le rayonnement de l’Università di Corsica. La Corse perd avec lui un fin connaisseur de nos institutions et de notre histoire et je voudrais adresser ici, toutes mes condoléances et ma sympathie à sa famille et à ses proches.
Allora in capu d’annu, vogliu pregà à ognunu tutti i mo auguri i più boni per u 2023. Aghju avutu l’occasione di dilla à certi di voi, mà aghju a sperenza chì st’annata sippia quella di u travagliu communu, di a riescita di a Corsica è di a pace.
St’annu passatu hè statu assai difficiule per u populu corsu incù una crisa ecunomica, suciale è ben intesu pulitica. Avemu tenutu forte, tutti inseme, incù i sforzi è a vuluntà d’ognunu di fà a pace. È pè stu 2023, faciu l’augura ch’hè no truvemu a pace. Tutti quelli chì anu e respunsabilità pulitiche in Corsica devenu travaglià à prò di a pace.
Mà per fà a pace, quelli chi sò in responsabilità devenu fà passi l’unu ver di l’altru.
Per fà à pace ci vole per principiu à rispettà i diritti di l’altru è fà prova di ricunniscenza !
E sti pochi tempi i diritti umani, i diritti economichi, i diritti culturali è linguistichi, i diritti di a natura sò pochi rispettati è ancu di menu ricunnisciuti.
Un sò rispittati oghje i diritti di l’omu quandu un prigiuneru puliticu chi hà fattu a so pena ghjè sempre chjosu in carcera allora chì un populu sannu aspette a so liberazione …
Un sò rispittati i diritti di l’omu quandu omu ùn si sà a verità nantu à a morte tragica di Yvan Colonna è ch’ùn si sà da induve lu scallava quellu chi l’hà tombu.
Un sò rispittati oghje i travagliori, quelli chi anu fattu un vita di strazii chi anu cumminciatu forse giuvannoti. Un hè ricunnisciutu u travagliu di tutte e donne chi anu carriere spessu in bisbò per via di a maternità.
Un sò rispettate a nostra lingua è a nostra cultura è ùn hè ricunnisciutu u nostru rigulamentu internu.
Pour faire la paix et vivre en paix, il faut pratique la concorde comme je le disais dans mon tout premier discours mais aussi du respect réciproque et qui est l’autre, la profondeur de ses attentes et l’étendue de ses espoirs. Et les Corses n’en manquent pas.
Les Corses attendent les décisions de justice relative aux demandes de libération conditionnelle d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri
Notre position est claire : leur maintien en détention est une atteinte au droit, c’est le terreau de la crise politique en cours, qui ne pourra s’apaiser qu’à leur libération et que celle-ci ne doit plus attendre. Nous assurons également leurs familles, que c’est la position que nous avons défendue et défendons à l’occasion de tout échange avec les représentants de l’Etat.
Ensuite, Les Corses veulent la vérité sur la mort d’Yvan Colonna
La commission d’enquête parlementaire relative à l’assassinat d’Yvan Colonna présidée par Jean-Félix Acquaviva et dont notre ancien collègue Laurent Marcangeli est rapporteur a débuté son travail d’auditions. Je remercie tous les députés qui y prennent part et qui cherchent avec rigueur à faire toute la vérité sur ce drame. L’Assemblée de Corse se tiendra bien-sûr prête en temps voulu pour que nos parlementaires nous y exposent leurs conclusions.
Mais je ne veux pas oublier non plus les attentes sociales, du moment et celles à venir. Les travailleurs corses comme les autres espèrent un système des retraites équitable
Certes, le système actuel des retraites par répartition présente de grandes difficultés et produit de profondes inégalités et qu’il faut largement réformer.
Mais, était-ce le moment de faire cette réforme alors que les indicateurs sociaux sont mauvais, que sévit l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat, en particulier des plus précaires et que la confiance en l’avenir mais aussi dans les responsables politiques est au plus bas ?
Les modalités de la réforme ne semblent pouvoir combler comme il se doit, ni le déficit structurel du système des retraites, ni les inégalités qui existent entre catégories de travailleurs. Pire, il semble même qu’elle elle en crée de nouvelles.
Nous devons être vigilants et nous tenir prêts à défendre là aussi, les intérêts des Corses dont les revenus salariaux sont plus bas que sur le continent, dont les carrières sont souvent « en pointillé » du fait de la saisonnalité ou victimes d’un rapport salarial atypique du fait de la très petite taille de nos entreprises. Nous devons être que nous soyons vigilants car les employés, les artisans, certaines catégories de fonctionnaires souffriraient d’une double peine… d’avoir été des travailleurs pauvres puis de devenir des retraités précaires ! Notre jeunesse - qui devra supporter bientôt le coût du nouveau dispositif - se mobilise à travers l’Assemblea di a Ghjuventù auprès des plus anciens notamment du CESEC pour défendre un système de retraite équitable entre catégories et en générations. Et j’échangerai prochainement avec les organisations syndicales, j’ai commencé à le faire, et nous aurons à examiner une motion sur ce sujet de grande importance.
Enfin et ce n’est pas la moindre des attentes : les Corses attendent la reconnaissance officielle de leur langue comme cela existe ailleurs Europe
A ce propos, dans le cadre du cycle de conférences des 40 ans, Francescu-Maria Luneschi et Pascal Ottavi sont intervenus au sujet de la langue corse et nous ont apporté des éclairages passionnants. Monsieur Luneschi en particulier, a décortiqué et analysé l’ensemble des in-extenso des sessions depuis 2010 pour y étudier l’évolution de l’usage du corse au sein de notre hémicycle. Je vous invite très sincèrement à en visionner la captation sur le site de l’Assemblée, vous y reconnaîtrez sûrement certaines de vos interventions in lingua corsa.
Un point en particulier m’a interpellé, lorsque ce chercheur de l’Università di Corsica a évoqué notre rôle de prescripteurs de la langue. Bien-sûr, nous savons tous que les normes émanent majoritairement des institutions et que par définition, nous créons à chaque session, une certaine proportion de normes. Mais au-delà de l’aspect scientifique passionnant, cela pose un vrai sujet politique : si nous, élus, sommes prescripteurs de la langue, et que l’on cherche à attaquer notre règlement intérieur qui l’officialise comme langue du débat au même titre que le français, alors la volonté de nous empêcher de parler corse se double d’une volonté plus profonde, qui celle d’empêcher les Corses de l’entendre.
Cela nous montre une fois de plus, que pour nous, il ne s’agit pas d’un simple combat symbolique mais d’une nécessité éminemment politique. A lingua sarà dunque unu di i nostri primi cartulari strategichi di l’annu chi principia incù u travagliu à vene di e cummissione nant’à u rapportu d’urientazione prupostu da u Consigliu esecutivu.
Cari cunsiglieri, in u 2023, ùn mancherà u travagliu ! Un travagliu primurosu per l’avvene di a Corsica cumu l’avemu prevista incù i presidenti di e cummissione è cum’è ne parleremu in cunferenza d’urientazione dumane :
à principià cù u nostru impegnu di pettu à i derivi maffiosi di ferraghju. Attempu u travagliu nant’à politica linguistica a riflessione di pruspettiva per anticipà à l’evoluzione di a Corsica in 2050 a reforma di l’instituzioni di a Corsica ver’di l’autunumia mà dinù l’incendii, e crucere, animali cappiati, u fundariu è tutti i sughjetti chì primuranu i corsi ogni ghjornu E ben intesu, tutti i rapporti prisentati di u Cunsigliu esecutivu. Ùn c’hè un sugettu ch’ùn sippia importante per i Corsi !
Ci pregu d’esse degni di u mandatu ch’elli ci anu datu.
Pace salute à tutti.
Signore è signori i cunsiglieri esecutivi
Signore è signori i cunsiglieri di l’Assemblea di Corsica
Care tutte, cari tutti,
A l’orée de nos travaux parlementaires, je voudrais rendre hommage à la mémoire de mon confrère et ami, le doyen Jean-Yves Coppolani qui nous a quittés brusquement le 14 janvier dernier. Il assurait, comme vous le savez, la responsabilité scientifique du cycle de conférences consacré aux 40 ans de l’Assemblée de Corse. Sa disparition a été un choc pour tous. Il était un professeur apprécié de ses étudiants et en a connu toutes les générations depuis la réouverture de l’université. C’était un homme engagé en particulier pour la cause animale et auprès de la Corsavem. C’était un collègue respecté et un ami très cher. Je peux témoigner de son investissement sans faille pour la création, le développement et le rayonnement de l’Università di Corsica. La Corse perd avec lui un fin connaisseur de nos institutions et de notre histoire et je voudrais adresser ici, toutes mes condoléances et ma sympathie à sa famille et à ses proches.
Allora in capu d’annu, vogliu pregà à ognunu tutti i mo auguri i più boni per u 2023. Aghju avutu l’occasione di dilla à certi di voi, mà aghju a sperenza chì st’annata sippia quella di u travagliu communu, di a riescita di a Corsica è di a pace.
St’annu passatu hè statu assai difficiule per u populu corsu incù una crisa ecunomica, suciale è ben intesu pulitica. Avemu tenutu forte, tutti inseme, incù i sforzi è a vuluntà d’ognunu di fà a pace. È pè stu 2023, faciu l’augura ch’hè no truvemu a pace. Tutti quelli chì anu e respunsabilità pulitiche in Corsica devenu travaglià à prò di a pace.
Mà per fà a pace, quelli chi sò in responsabilità devenu fà passi l’unu ver di l’altru.
Per fà à pace ci vole per principiu à rispettà i diritti di l’altru è fà prova di ricunniscenza !
E sti pochi tempi i diritti umani, i diritti economichi, i diritti culturali è linguistichi, i diritti di a natura sò pochi rispettati è ancu di menu ricunnisciuti.
Un sò rispittati oghje i diritti di l’omu quandu un prigiuneru puliticu chi hà fattu a so pena ghjè sempre chjosu in carcera allora chì un populu sannu aspette a so liberazione …
Un sò rispittati i diritti di l’omu quandu omu ùn si sà a verità nantu à a morte tragica di Yvan Colonna è ch’ùn si sà da induve lu scallava quellu chi l’hà tombu.
Un sò rispittati oghje i travagliori, quelli chi anu fattu un vita di strazii chi anu cumminciatu forse giuvannoti. Un hè ricunnisciutu u travagliu di tutte e donne chi anu carriere spessu in bisbò per via di a maternità.
Un sò rispettate a nostra lingua è a nostra cultura è ùn hè ricunnisciutu u nostru rigulamentu internu.
Pour faire la paix et vivre en paix, il faut pratique la concorde comme je le disais dans mon tout premier discours mais aussi du respect réciproque et qui est l’autre, la profondeur de ses attentes et l’étendue de ses espoirs. Et les Corses n’en manquent pas.
Les Corses attendent les décisions de justice relative aux demandes de libération conditionnelle d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri
Notre position est claire : leur maintien en détention est une atteinte au droit, c’est le terreau de la crise politique en cours, qui ne pourra s’apaiser qu’à leur libération et que celle-ci ne doit plus attendre. Nous assurons également leurs familles, que c’est la position que nous avons défendue et défendons à l’occasion de tout échange avec les représentants de l’Etat.
Ensuite, Les Corses veulent la vérité sur la mort d’Yvan Colonna
La commission d’enquête parlementaire relative à l’assassinat d’Yvan Colonna présidée par Jean-Félix Acquaviva et dont notre ancien collègue Laurent Marcangeli est rapporteur a débuté son travail d’auditions. Je remercie tous les députés qui y prennent part et qui cherchent avec rigueur à faire toute la vérité sur ce drame. L’Assemblée de Corse se tiendra bien-sûr prête en temps voulu pour que nos parlementaires nous y exposent leurs conclusions.
Mais je ne veux pas oublier non plus les attentes sociales, du moment et celles à venir. Les travailleurs corses comme les autres espèrent un système des retraites équitable
Certes, le système actuel des retraites par répartition présente de grandes difficultés et produit de profondes inégalités et qu’il faut largement réformer.
Mais, était-ce le moment de faire cette réforme alors que les indicateurs sociaux sont mauvais, que sévit l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat, en particulier des plus précaires et que la confiance en l’avenir mais aussi dans les responsables politiques est au plus bas ?
Les modalités de la réforme ne semblent pouvoir combler comme il se doit, ni le déficit structurel du système des retraites, ni les inégalités qui existent entre catégories de travailleurs. Pire, il semble même qu’elle elle en crée de nouvelles.
Nous devons être vigilants et nous tenir prêts à défendre là aussi, les intérêts des Corses dont les revenus salariaux sont plus bas que sur le continent, dont les carrières sont souvent « en pointillé » du fait de la saisonnalité ou victimes d’un rapport salarial atypique du fait de la très petite taille de nos entreprises. Nous devons être que nous soyons vigilants car les employés, les artisans, certaines catégories de fonctionnaires souffriraient d’une double peine… d’avoir été des travailleurs pauvres puis de devenir des retraités précaires ! Notre jeunesse - qui devra supporter bientôt le coût du nouveau dispositif - se mobilise à travers l’Assemblea di a Ghjuventù auprès des plus anciens notamment du CESEC pour défendre un système de retraite équitable entre catégories et en générations. Et j’échangerai prochainement avec les organisations syndicales, j’ai commencé à le faire, et nous aurons à examiner une motion sur ce sujet de grande importance.
Enfin et ce n’est pas la moindre des attentes : les Corses attendent la reconnaissance officielle de leur langue comme cela existe ailleurs Europe
A ce propos, dans le cadre du cycle de conférences des 40 ans, Francescu-Maria Luneschi et Pascal Ottavi sont intervenus au sujet de la langue corse et nous ont apporté des éclairages passionnants. Monsieur Luneschi en particulier, a décortiqué et analysé l’ensemble des in-extenso des sessions depuis 2010 pour y étudier l’évolution de l’usage du corse au sein de notre hémicycle. Je vous invite très sincèrement à en visionner la captation sur le site de l’Assemblée, vous y reconnaîtrez sûrement certaines de vos interventions in lingua corsa.
Un point en particulier m’a interpellé, lorsque ce chercheur de l’Università di Corsica a évoqué notre rôle de prescripteurs de la langue. Bien-sûr, nous savons tous que les normes émanent majoritairement des institutions et que par définition, nous créons à chaque session, une certaine proportion de normes. Mais au-delà de l’aspect scientifique passionnant, cela pose un vrai sujet politique : si nous, élus, sommes prescripteurs de la langue, et que l’on cherche à attaquer notre règlement intérieur qui l’officialise comme langue du débat au même titre que le français, alors la volonté de nous empêcher de parler corse se double d’une volonté plus profonde, qui celle d’empêcher les Corses de l’entendre.
Cela nous montre une fois de plus, que pour nous, il ne s’agit pas d’un simple combat symbolique mais d’une nécessité éminemment politique. A lingua sarà dunque unu di i nostri primi cartulari strategichi di l’annu chi principia incù u travagliu à vene di e cummissione nant’à u rapportu d’urientazione prupostu da u Consigliu esecutivu.
Cari cunsiglieri, in u 2023, ùn mancherà u travagliu ! Un travagliu primurosu per l’avvene di a Corsica cumu l’avemu prevista incù i presidenti di e cummissione è cum’è ne parleremu in cunferenza d’urientazione dumane :
à principià cù u nostru impegnu di pettu à i derivi maffiosi di ferraghju. Attempu u travagliu nant’à politica linguistica a riflessione di pruspettiva per anticipà à l’evoluzione di a Corsica in 2050 a reforma di l’instituzioni di a Corsica ver’di l’autunumia mà dinù l’incendii, e crucere, animali cappiati, u fundariu è tutti i sughjetti chì primuranu i corsi ogni ghjornu E ben intesu, tutti i rapporti prisentati di u Cunsigliu esecutivu. Ùn c’hè un sugettu ch’ùn sippia importante per i Corsi !
Ci pregu d’esse degni di u mandatu ch’elli ci anu datu.
Pace salute à tutti.
* Seul le prononcé fait foi