« C’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal »… En évoquant cette citation d’Hannah Arendt lors du rapport de présentation du règlement d’aides culturelles, l’exécutif a convoqué l’illustre philosophe, pour qui l’action et la responsabilité sont les corollaires du principe de liberté. Or, cette session, plus que d’autres révèle désormais un marqueur permanent de l’exécutif: la déresponsabilisation.
A l’occasion du débat d’orientations budgétaires, qui s’est tenu à l’aune du document produit par le Cabinet Klopfer, l’Assemblée a pu constater qu’en 2017, la CTC a investi 169 millions d'euros lorsqu’en 2009, la collectivité avait investi 271 M d'euros, et des réalisations concrètes et visibles, avec les ouvrages d’art, les ponts, les collèges, les déviations, les barrages se voyaient partout, poursuivant l’objectif louable de doter la Corse des équipements collectifs nécessaires à son développement. L’exécutif et la majorité nationalistes, feignant d’oublier que le passé n’est pas que le passif, semble n’avoir accepté la succession qu’à concurrence de l’actif net. Avant-hier, les emprunts toxiques, hier les arriérés, aujourd’hui les errements du Conseil Départemental de Corse du Sud. L’exécutif montre du doigt.
Autre sujet d’envergure, plus grave encore, la gestion des déchets. Là encore, déresponsabilisation des pourtant responsables, lesquels mettent plus d’entrain à pointer leurs prédécesseurs qu’à trouver des solutions adéquates. Les sites de Viggianello et de Prunelli ferment leurs portes aux ordures émanant d’autres territoires que les leurs afin de préserver leurs faibles capacités restantes. Parallèlement, voilà que l’exécutif se positionne discrètement en faveur de l’ouverture d’un nouveau site d’enfouissement sur la commune de Moltifao.
La Corse va très vite arriver à saturation et les poubelles vont s’amonceler dans les rues, principalement d’Ajaccio et de Bastia. Un scénario à la napolitaine dont les nationalistes s’exonèrent à peu de frais de conscience. Pourtant, au cours des 40 dernières années, celles qui ont précédé l’an 0 du 13 décembre 2015, celles qui ont été frappées du sceau de l’immobilisme, de l’ignorance et de l’inexistence de politiques animées par la recherche du bien commun à en croire les nationalistes, on n’a jamais atteint ce paroxysme.
S’enfonçant dans le processus de déresponsabilisation, la majorité se défend de pouvoir régler le problème en seulement trois ans. Sur le sujet, leur part de forfait ne remonte pas à seulement trois ans. Il faut leur comptabiliser la vingtaine d’années d’activisme précédant leur accession aux responsabilités. Celles où les nationalistes se mobilisaient contre tout projet d’incinérateur en se déclarant favorable au Tri Mécano Biologique. Lorsque cette option a été étudiée et proposée, levée de boucliers des mêmes nationalistes pour s’y opposer fermement au nom de la défense de notre environnement d’exception, qu’ils seraient bien sûr les seuls à vouloir préserver.
Comme si l’enfouissement était écologiquement viable et compatible avec l’ambition partagée, formulée en session dans la feuille de route Tourisme, d’une île verte dont l’attractivité est étroitement liée à la qualité de son environnement.
Est-il utile de rappeler que jusqu’alors, les conseils exécutifs ne pouvaient s’appuyer que sur des majorités relatives ? Ce fait bien plus de trois années que les nationalistes sévissent en matière de déchets, niant par idéologie la dimension traitement pour ne se consacrer qu’à la dimension collecte.
En mai 2016, l’Assemblée de Corse adoptait un plan d’action qui prévoyait à sa présentation l’installation d’unités de « surtri » dans les micro régions, unités qui n’existent toujours pas.
Concernant la collecte, le taux de recyclage de 60% à l'horizon 2021 est ambitieux, voire présomptueux. Bien sûr que sur le principe tout le monde y souscrit et qu’il faut tendre vers cet objectif. Toutes les collectivités aujourd’hui pratiquent le tri à la source, avec ce que cela engendre en termes de coûts de fonctionnement. Et pourtant, malgré la progression du tri sélectif, les tonnes à enfouir n’ont pas diminué et c’est normal. C’est sur le traitement qu’il nous faut avancer. Dans les semaines à venir, la Corse se retrouvera une fois de plus avec 20 000 tonnes de déchets qui ne trouvent pas d’exutoire.
S’agissant là d’une compétence qui nous incombe -il serait de mauvaise foi de se défausser sur l’Etat ou sur l’Europe- les sages continueront encore à montrer du doigt l’ancien régime.
Hanna Arendt dit également que « les mots justes, trouvés au bon moment, sont de l’action ». Visiblement, les mots ne sont plus justes. Les Corses, voyant les déchets joncher leurs rues, se contenteront ils de l’excuse de l’héritage comme palliatif à l’action ?
Il est plus que temps de prendre ses responsabilités et de les assumer dans tous les domaines.
Il est plus que temps de faire des choix, et de privilégier le sens du devoir aux logiques politiciennes.
A l’occasion du débat d’orientations budgétaires, qui s’est tenu à l’aune du document produit par le Cabinet Klopfer, l’Assemblée a pu constater qu’en 2017, la CTC a investi 169 millions d'euros lorsqu’en 2009, la collectivité avait investi 271 M d'euros, et des réalisations concrètes et visibles, avec les ouvrages d’art, les ponts, les collèges, les déviations, les barrages se voyaient partout, poursuivant l’objectif louable de doter la Corse des équipements collectifs nécessaires à son développement. L’exécutif et la majorité nationalistes, feignant d’oublier que le passé n’est pas que le passif, semble n’avoir accepté la succession qu’à concurrence de l’actif net. Avant-hier, les emprunts toxiques, hier les arriérés, aujourd’hui les errements du Conseil Départemental de Corse du Sud. L’exécutif montre du doigt.
Autre sujet d’envergure, plus grave encore, la gestion des déchets. Là encore, déresponsabilisation des pourtant responsables, lesquels mettent plus d’entrain à pointer leurs prédécesseurs qu’à trouver des solutions adéquates. Les sites de Viggianello et de Prunelli ferment leurs portes aux ordures émanant d’autres territoires que les leurs afin de préserver leurs faibles capacités restantes. Parallèlement, voilà que l’exécutif se positionne discrètement en faveur de l’ouverture d’un nouveau site d’enfouissement sur la commune de Moltifao.
La Corse va très vite arriver à saturation et les poubelles vont s’amonceler dans les rues, principalement d’Ajaccio et de Bastia. Un scénario à la napolitaine dont les nationalistes s’exonèrent à peu de frais de conscience. Pourtant, au cours des 40 dernières années, celles qui ont précédé l’an 0 du 13 décembre 2015, celles qui ont été frappées du sceau de l’immobilisme, de l’ignorance et de l’inexistence de politiques animées par la recherche du bien commun à en croire les nationalistes, on n’a jamais atteint ce paroxysme.
S’enfonçant dans le processus de déresponsabilisation, la majorité se défend de pouvoir régler le problème en seulement trois ans. Sur le sujet, leur part de forfait ne remonte pas à seulement trois ans. Il faut leur comptabiliser la vingtaine d’années d’activisme précédant leur accession aux responsabilités. Celles où les nationalistes se mobilisaient contre tout projet d’incinérateur en se déclarant favorable au Tri Mécano Biologique. Lorsque cette option a été étudiée et proposée, levée de boucliers des mêmes nationalistes pour s’y opposer fermement au nom de la défense de notre environnement d’exception, qu’ils seraient bien sûr les seuls à vouloir préserver.
Comme si l’enfouissement était écologiquement viable et compatible avec l’ambition partagée, formulée en session dans la feuille de route Tourisme, d’une île verte dont l’attractivité est étroitement liée à la qualité de son environnement.
Est-il utile de rappeler que jusqu’alors, les conseils exécutifs ne pouvaient s’appuyer que sur des majorités relatives ? Ce fait bien plus de trois années que les nationalistes sévissent en matière de déchets, niant par idéologie la dimension traitement pour ne se consacrer qu’à la dimension collecte.
En mai 2016, l’Assemblée de Corse adoptait un plan d’action qui prévoyait à sa présentation l’installation d’unités de « surtri » dans les micro régions, unités qui n’existent toujours pas.
Concernant la collecte, le taux de recyclage de 60% à l'horizon 2021 est ambitieux, voire présomptueux. Bien sûr que sur le principe tout le monde y souscrit et qu’il faut tendre vers cet objectif. Toutes les collectivités aujourd’hui pratiquent le tri à la source, avec ce que cela engendre en termes de coûts de fonctionnement. Et pourtant, malgré la progression du tri sélectif, les tonnes à enfouir n’ont pas diminué et c’est normal. C’est sur le traitement qu’il nous faut avancer. Dans les semaines à venir, la Corse se retrouvera une fois de plus avec 20 000 tonnes de déchets qui ne trouvent pas d’exutoire.
S’agissant là d’une compétence qui nous incombe -il serait de mauvaise foi de se défausser sur l’Etat ou sur l’Europe- les sages continueront encore à montrer du doigt l’ancien régime.
Hanna Arendt dit également que « les mots justes, trouvés au bon moment, sont de l’action ». Visiblement, les mots ne sont plus justes. Les Corses, voyant les déchets joncher leurs rues, se contenteront ils de l’excuse de l’héritage comme palliatif à l’action ?
Il est plus que temps de prendre ses responsabilités et de les assumer dans tous les domaines.
Il est plus que temps de faire des choix, et de privilégier le sens du devoir aux logiques politiciennes.