Si notre groupe s’inscrit dans une démarche résolument ancrée dans l’opposition à une majorité qui depuis 3 années maintenant assume le pouvoir régional, il sait néanmoins accompagner les décisions qui vont dans l’intérêt de la Corse. A l’aube de cette 4ème année, notre groupe considère que le dossier aérien, instruit en décembre, constitue à ce jour la décision la plus importante et ambitieuse depuis 2015.
On ne peut que se satisfaire de la baisse des tarifs de 50% sur le bord à bord et de 30% sur Paris puisqu’en 2015 et en 2017, nous avions fait du billet à moins de 100 euros sur le bord à bord une priorité dans nos programmes électoraux. Nous l’avions expressément écrit en ces termes. Nous ne pouvons donc qu’accompagner la majorité dans la concrétisation de ce point fort de notre projet de campagne. Ce n’est ni plus ni moins que l’application respectueuse et juste du principe de continuité territoriale institué en 1976 qui fonde le versement annuel de la dotation de continuité territoriale (DCT) fixé à 187 millions d’euros.
Cet arbre ne saurait cacher la forêt d’inaction et d’incantation qui caractérise la majorité nationaliste depuis son accès aux responsabilités. Cette session de février, marquée par le débat d’Orientations Budgétaires pour 2019, en témoigne.
Il avait fallu près de 3 ans à la gauche et François Mitterrand pour accepter le principe de réalité et engager un virage en 1983. En faudra-t-il plus pour que les nationalistes comprennent que l’action publique ne saurait se limiter à l’invocation d’évènements passés, de préceptes politiques partisans faisant vibrer le socle militant de la majorité, ou encore de positions idéologiques figées, notamment sur les déchets ?
Le préambule du DOB évoque rapidement - mais l’évoque une fois de plus quand même - le poids de l’héritage et met en cause l’Etat. Ainsi que les « difficultés sédimentées » depuis des années concernant les déchets et les pressions sur les ESA. Histoire de se purifier de toute responsabilité… Pourtant les chiffres ne conduisent pas au même constat.
L’investissement prévu en 2019 est de 310 M€ contre 271M€ en 2018 (dont 169 M d'euros seulement étaient imputables à la CTC). En 2009, la seule CTC avait investi 271,4 M d'euros.Jusqu'en 2010, certes époque bénie du PEI, le ratio s’établissait à 60 (investissement) / 40 (fonctionnement). A partir de 2011, pour 1 euro investi, la CTC en dépensait 2 en fonctionnement. Et désormais, l'investissement ne représente plus qu'1/4 des dépenses contre 3/4 pour le fonctionnement. L’héritage a bon dos…
De façon étonnante, la dette de 809 millions d'euros ne comptabilise ni les 70 M€ d'emprunts structurés du CD2B ni les sommes liées aux deux contentieux en cours avec la Corsica Ferries dont le montant devrait osciller entre 80 et 120 millions d’euros. Sur ce presque milliard de dettes, la part héritée du CD2A représentait 10% seulement de l'encours commun, celle du CD2B 14%, quand celle de l'ex CTC 76% soit 616 M d'euros qui représente le double de la dette en 2010 qui s’établissait à 308,2 M d'euros. Notons qu’à l’époque, Jean Biancucci considérait que passé le cap des 300 millions, on entrait en "zone rouge". L’héritage est dilapidé…
Le dossier phare des déchets fait l’objet de seulement 16 lignes dans le DOB ! Aucun chiffre, aucun montant, et surtout, toute la responsabilité revient aux intercommunalités qui assument au quotidien ce dossier épineux. Remarquons au passage que l’objectif de 60% de tri commence à être minoré, peut-être que la dimension utopiste de cet objectif est enfin reconnue. Principe de réalité : où allons-nous mettre les dizaines de milliers de tonnes de déchets qui vous nous rester sur les bras ? Puisque l’export est compromis… Parlons plutôt de transfert, et non d’export, puisque ça ne rapporte rien. Dans les faits, la Corse produira 170 000 tonnes de déchets en 2019, et seuls 62 000 (43 000 à Prunelli et 19 000 à Viggianellu) trouveront un exutoire en Corse. Que faire des 108 000 tonnes restantes ?
Toujours prisonnier des dogmes, l’exécutif persévère dans l’entêtement sur un modèle irréalisable qui va coûter de l’argent pour faire ailleurs ce qu’on ne veut pas faire chez nous. Et ce jusqu’à refuser le principe même d’une étude sur la valorisation énergétique. Même constat sur l’énergie où notre collectivité doit prendre un virage déterminant en tournant le dos à énergies fossiles, pour tendre vers un système 100% énergies renouvelables.
En revanche, la majorité persiste sur des thématiques dépassées relevant de l’idéologie: fièvre institutionnelle, achat symbolique d’une parcelle à Cavallo, inscription à la FIFA, 8 décembre, compagnie régionale dont on sait qu’elle ne verra jamais le jour, etc...marqueurs évidents d’une constante macabre.
Plus troublant encore, le rapport de défiance entretenu avec l’Etat dont on ne voit pas aujourd’hui le bénéfice. Les évènements de ces derniers jours avec le coup de fil présidentiel et le rendez-vous manqué prêteraient presque à sourire s’ils n’avaient pas de conséquences.
La fin de session, consacrée à un nombre incalculable de motions émanant de la majorité, fut laborieuse et révélatrice de dissensions majeures entre les trois formations nationalistes. Notre groupe a fait le choix de quitter l’hémicycle après des heures d’attente dues à une suspension interminable visant à mettre d’accord les différents groupes de la majorité. Il est inadmissible que ces tensions internes perturbent le bon fonctionnement de notre institution. Nous ne pouvons qu’exhorter la majorité nationaliste à retrouver le sens de l’intérêt général et l’exécutif à assurer et à assumer l’administration de notre Collectivité.
On ne peut que se satisfaire de la baisse des tarifs de 50% sur le bord à bord et de 30% sur Paris puisqu’en 2015 et en 2017, nous avions fait du billet à moins de 100 euros sur le bord à bord une priorité dans nos programmes électoraux. Nous l’avions expressément écrit en ces termes. Nous ne pouvons donc qu’accompagner la majorité dans la concrétisation de ce point fort de notre projet de campagne. Ce n’est ni plus ni moins que l’application respectueuse et juste du principe de continuité territoriale institué en 1976 qui fonde le versement annuel de la dotation de continuité territoriale (DCT) fixé à 187 millions d’euros.
Cet arbre ne saurait cacher la forêt d’inaction et d’incantation qui caractérise la majorité nationaliste depuis son accès aux responsabilités. Cette session de février, marquée par le débat d’Orientations Budgétaires pour 2019, en témoigne.
Il avait fallu près de 3 ans à la gauche et François Mitterrand pour accepter le principe de réalité et engager un virage en 1983. En faudra-t-il plus pour que les nationalistes comprennent que l’action publique ne saurait se limiter à l’invocation d’évènements passés, de préceptes politiques partisans faisant vibrer le socle militant de la majorité, ou encore de positions idéologiques figées, notamment sur les déchets ?
Le préambule du DOB évoque rapidement - mais l’évoque une fois de plus quand même - le poids de l’héritage et met en cause l’Etat. Ainsi que les « difficultés sédimentées » depuis des années concernant les déchets et les pressions sur les ESA. Histoire de se purifier de toute responsabilité… Pourtant les chiffres ne conduisent pas au même constat.
L’investissement prévu en 2019 est de 310 M€ contre 271M€ en 2018 (dont 169 M d'euros seulement étaient imputables à la CTC). En 2009, la seule CTC avait investi 271,4 M d'euros.Jusqu'en 2010, certes époque bénie du PEI, le ratio s’établissait à 60 (investissement) / 40 (fonctionnement). A partir de 2011, pour 1 euro investi, la CTC en dépensait 2 en fonctionnement. Et désormais, l'investissement ne représente plus qu'1/4 des dépenses contre 3/4 pour le fonctionnement. L’héritage a bon dos…
De façon étonnante, la dette de 809 millions d'euros ne comptabilise ni les 70 M€ d'emprunts structurés du CD2B ni les sommes liées aux deux contentieux en cours avec la Corsica Ferries dont le montant devrait osciller entre 80 et 120 millions d’euros. Sur ce presque milliard de dettes, la part héritée du CD2A représentait 10% seulement de l'encours commun, celle du CD2B 14%, quand celle de l'ex CTC 76% soit 616 M d'euros qui représente le double de la dette en 2010 qui s’établissait à 308,2 M d'euros. Notons qu’à l’époque, Jean Biancucci considérait que passé le cap des 300 millions, on entrait en "zone rouge". L’héritage est dilapidé…
Le dossier phare des déchets fait l’objet de seulement 16 lignes dans le DOB ! Aucun chiffre, aucun montant, et surtout, toute la responsabilité revient aux intercommunalités qui assument au quotidien ce dossier épineux. Remarquons au passage que l’objectif de 60% de tri commence à être minoré, peut-être que la dimension utopiste de cet objectif est enfin reconnue. Principe de réalité : où allons-nous mettre les dizaines de milliers de tonnes de déchets qui vous nous rester sur les bras ? Puisque l’export est compromis… Parlons plutôt de transfert, et non d’export, puisque ça ne rapporte rien. Dans les faits, la Corse produira 170 000 tonnes de déchets en 2019, et seuls 62 000 (43 000 à Prunelli et 19 000 à Viggianellu) trouveront un exutoire en Corse. Que faire des 108 000 tonnes restantes ?
Toujours prisonnier des dogmes, l’exécutif persévère dans l’entêtement sur un modèle irréalisable qui va coûter de l’argent pour faire ailleurs ce qu’on ne veut pas faire chez nous. Et ce jusqu’à refuser le principe même d’une étude sur la valorisation énergétique. Même constat sur l’énergie où notre collectivité doit prendre un virage déterminant en tournant le dos à énergies fossiles, pour tendre vers un système 100% énergies renouvelables.
En revanche, la majorité persiste sur des thématiques dépassées relevant de l’idéologie: fièvre institutionnelle, achat symbolique d’une parcelle à Cavallo, inscription à la FIFA, 8 décembre, compagnie régionale dont on sait qu’elle ne verra jamais le jour, etc...marqueurs évidents d’une constante macabre.
Plus troublant encore, le rapport de défiance entretenu avec l’Etat dont on ne voit pas aujourd’hui le bénéfice. Les évènements de ces derniers jours avec le coup de fil présidentiel et le rendez-vous manqué prêteraient presque à sourire s’ils n’avaient pas de conséquences.
La fin de session, consacrée à un nombre incalculable de motions émanant de la majorité, fut laborieuse et révélatrice de dissensions majeures entre les trois formations nationalistes. Notre groupe a fait le choix de quitter l’hémicycle après des heures d’attente dues à une suspension interminable visant à mettre d’accord les différents groupes de la majorité. Il est inadmissible que ces tensions internes perturbent le bon fonctionnement de notre institution. Nous ne pouvons qu’exhorter la majorité nationaliste à retrouver le sens de l’intérêt général et l’exécutif à assurer et à assumer l’administration de notre Collectivité.